PHOTO : J.P. HERBECQ PHOVOIR.. Territoire 14• ACCENTS Accents : Une grande université unique à l’horizon 2012, pourquoi ? Marc Pena : Historiquement, les trois universités d’Aix-Marseille ont des périmètres de disciplines mal dessinés. À titre d’exemple, il existe trois facultés de sciences et deux facultés d’économie. Le résultat, c’est un manque de lisibilité des compétences universitaires à l’échelle nationale et internationale. La fusion des trois universités en une seule entité est donc essentielle. Notre but est d’aboutir en janvier 2012 à la création d’un grand établissement correspondant au territoire de la métropole Aix-Marseille. A : Où en est ce grand projet ? M. P. : Nous procédons par étape. Notre labellisation en 2009 dans le cadre de l’opération Campus est l’une des premières illustrations de notre union. Nous avons été retenus parce que nous sommes unis dans un projet commun. Cette labellisation doit permettre de remettre aux normes internationales et de spécialiser les sites universitaires : un pôle sciences humaines et sociales à Aix, un pôle biosciences à Luminy, un pôle sciences et ingénierie à Marseille Nord, un pôle santé à la Timone, et un pôle pluridisciplinaire dans le centre de Marseille. Il est donc évident qu’Aix-Marseille Université nous rend attractif. Avec nos cinq campus, les DR Universités en fusion L’union fait la force. C’est l’adage sur lequel repose la fusion des trois universités d’Aix-Marseille en une grande université unique d’ici 2012. Explications avec Marc Pena, président de l’Université Paul Cézanne et du Pres, Pôle de recherche et d’enseignement supérieur, structure de préfiguration de la grande université. collectivités territoriales mettent en route des projets d’aménagement. À Marseille, par exemple, avec le projet de liaison en transports collectifs de Luminy au centre-ville. A : Concrètement, pour les étudiants, comment cette union va-t-elle se traduire ? M.P : D’une part, elle rendra plus lisible la formation : une seule faculté de sciences, une seule faculté d’économie… D’autre part, elle permettra de mutualiser les moyens. Enfin, il y aura un label commun, celui d’Aix-Marseille Université. Les étudiants seront diplômés de la grande université Aix- Marseille, et cela est important dans la compétition universitaire internationale. A : Plus largement, quelle place cette grande université peut-elle occuper dans le territoire ? M. P. : Une université unique à l’échelle de la métropole participe du rayonnement économique du territoire. Nous sommes en train de passer d’une logique de guichet à une logique de projets. L’université s’ouvre à son territoire. Les collectivités territoriales demandent à être associées aux projets universitaires qui participeront demain de l’attractivité de leur territoire, notamment sur Aix-Marseille. Ici, il existe deux villes importantes : Aix historiquement universitaire avec quelque 40 000 étudiants ! Marseille traditionnellement tournée vers la recherche scientifique. Sans rien enlever à Aix, Marseille doit également devenir une ville étudiante. Notre projet d’université unique doit permettre d’unir ces deux villes dans une convergence. A : On voit les craintes que peut susciter l’idée d’une grande métropole. En est-il de même pour la création d’une grande université unique ? M. P. : La création d’une grande université ne peut faire que l’unanimité. Le monde économique est en attente de ce projet. Et pour les acteurs politiques, elle constituera un exemple de projet métropolitain réussi. Tout comme la future grande métropole, quelque soit sa forme, nous servira. Quoiqu’il en soit, Aix et Marseille ont un avenir commun. n Propos recueillis par Pascale Hulot LES 3 UNIVERSITÉS D’AIX-MARSEILLE gUniversité de Provence (UI) gUniversité de la Méditerranée (UII) gUniversité Paul Cézanne (UIII) Soit plus de 72 000 étudiants, 4500 enseignants, chercheurs, 5 500 personnels administratifs et scientifiques, 150 laboratoires de recherche. |