. point de vue FLE 13 EN ACTION - PS - DVG - PRG 40• ACCENTS Les citoyens abandonnés par l'Etat C'est au cours du mois de février que Jean- Paul Delevoye, Médiateur de la République, a rendu public son rapport annuel 2009. À travers la lecture de ce document, on constate que le fossé entre les citoyens et l'État n'a jamais été aussi profond et qu'un douloureux sentiment d'injustice s'installe dans la société. Suite aux accidents de la vie, les citoyens qui méconnaissent leurs droits se perdent en démarches administratives et juridiques complexes sans cesse modifiées que les fonctionnaires eux-mêmes peinent à maîtriser. Ce qu'il en résulte de part et d'autre, c'est un sentiment d'isolement et de fragilité qui vient s'ajouter aux souffrances initiales. Dans ces conditions, les services publics sont souvent perçus comme des espaces déshumanisés où l'on traite des dossiers et non des personnes. Le respect de l'autre laisse peu à peu la place à l'agressivité et à la banalisation de la violence y compris dans les "sanctuaires" que sont les écoles et les hôpitaux. Notre système du "vivre ensemble" se désagrège au profit de l'individualisme où l'individu est certes valorisé dans ses réussites mais isolé dans ses échecs. Ce rapport fait le simple constat que la politique économique et sociale des gouvernements de droite qui se sont succédés a conduit notre pays vers la régression et le désespoir. Loin d'en tenir compte le gouvernement ne cesse de mener des réformes qui aboutissent à la destruction des emplois et à la réduction des services publics. Chaque année, des dizaines de milliers de postes de fonctionnaires sont supprimés ou non remplacés dans les secteurs de l'enseignement, de la santé ou de la police. FAGIR POUR LE 13 L’université a de l’avenir en Provence Mais le pire est à venir : après la suppression de la taxe professionnelle, le gouvernement maintient le cap de son projet de loi sur la réforme territoriale qui se fera aux dépens des citoyens, bientôt privés d'une politique de proximité qui répond à leur besoin d’écoute et de dialogue. Le Conseil général des Bouches-du-Rhône, qui malgré le désengagement de l'Etat demeure très présent sur le terrain économique et social, verra en effet son autonomie de gestion et d'intervention se réduire au strict minimum. En réduisant de moitié les élus régionaux et départementaux, les administrés auront encore plus de difficultés à trouver une oreille attentive pour les aider à résoudre leurs problèmes. Les associations qui verront leurs aides diminuées ou supprimées ne pourront plus tisser le lien social indispensable au bien vivre ensemble et les inquiétudes et les tensions ne feront qu'augmenter au sein des populations qui se sentent délaissées. S'il y a quelques années de cela, un candidat à la Présidence de la République s’était fait élire sur le thème de la fracture sociale, son successeur Nicolas Sarkozy, loin de la réduire aura mis tout en œuvre pour l'aggraver. À nous élus de la majorité départementale, à vous citoyens des Bouches-du-Rhône, de rester mobilisés pour préserver l’identité de nos institutions locales et les services publics de proximité qui ont fait la preuve de leur efficacité.• Roger Tassy, conseiller général des Bouches-du-Rhône Tél. 04 91 21 11 12 roger.tassy@cg13.fr Les trois universités d'Aix-Marseille ont adopté depuis peu un plan quadriennal commun. C'est la dernière marche avant que la fusion ne soit complète, vraisemblablement en 2012. Cette union de nos universités leur a déjà permis de profiter du plan Campus, pour lequel tous les acteurs, Etat, Région, Département, Villes et Communautés d’agglomération ont eu l’intelligence de s’entendre. Notre conseil général a pris sa part dans ce chantier d’avenir en votant sa participation à l’unanimité le 29 janvier à l’Assemblée départementale. Ce sont au total 620 millions d’euros qui permettront d’offrir aux étudiants de véritables campus intégrés, comme cela est le cas dans les grandes universités du monde entier. En 2012, le Pôle de Recherche et d'Enseignement Supérieur (PRES) d'Aix-Marseille sera la plus grande université de France, avec ses 70 000 étudiants et ses 150 laboratoires de recherche. Elle atteindra la taille critique lui permettant de retrouver une visibilité internationale.Si ce projet est aussi ambitieux que risqué, car fusionner des entités aux cultures si différentes ne va jamais sans difficultés, il offre de nombreuses opportunités au bassin universitaire provençal. Les universités françaises sont en retard dans la mise en œuvre de l'interdisciplinarité, principalement dans les domaines de l'économie et du droit, où il n'est plus rare qu'un même sujet de recherche requiert des compétences dans des domaines aussi divers que l'analyse économique, le droit communautaire, la chimie moléculaire et l'informatique. Le fait pour les unités de formation et de recherches d'appartenir à une même université lève des barrières administratives contraignantes et permet aux projets de recherches interdisciplinaires comme aux cursus d'études visant à obtenir une double compétence de se multiplier ; ceci est indispensable dans l'économie du savoir mondialisée à venir. C'est également une condition pour que la Provence voit s'installer sur son territoire des centres de formation de haut niveau : à la suite de l'Ecole Nationale Supérieure des Officiers Sapeurs Pompiers implantée dans le Pays d'Aix, le PRES d'Aix-Marseille, en partenariat avec l'Ecole de l'Air de Salon-de-Provence, aura tous les atouts nécessaires pour accueillir la future école des commissaires interarmées. Notre territoire entrera ainsi de plein pied dans l'économie du 21 e siècle : l'économie de la connaissance.• Bruno Genzana, conseiller général des Bouches-du-Rhône, président du groupe Agir pour le 13 Tél. 04 91 21 11 22 bruno.genzana@cg13.fr |