département au coeur. culture. sorties COLLECTION & COPYRIGHT STÉPHAN MUNTANER. L’alter label La maison de disques arlésienne Harmonia Mundi a perdu, fin février, son fondateur Bernard Coutaz. L’homme atypique a su hisser ce petit label au rang d’une des plus importantes maisons de disques classiques. 36• ACCENTS HARMONIA MUNDI DAHMANE Avec 46 boutiques, cinq filiales à l’international et quelque 350 salariés dans le monde, Harmonia Mundi fait figure d’exception dans le monde en crise du disque. Ce label, à la fois éditeur et distributeur, a su prendre sans casse les lames de fond successives qui ont ébranlé en quelques années le secteur du disque. Sur un marché, celui de la musique classique, qui enregistre une chute des ventes de l’ordre de 10% par an, Harmonia Mundi affiche une progression insolente de 3 à 5%, au point de rivaliser avec les majors du secteur. Cette réussite, Harmonia Mundi la doit avant tout à son fondateur, Bernard Coutaz. Sa personnalité et son management ont permis de construire un label à part qui ne répond pas aux règles qui s’appliquent traditionnellement sur le marché du disque. Hors normes dans l’industrie musicale, le label a toujours cultivé son indépendance. « Aujourd’hui, Harmonia Mundi finance entièrement sa production grâce à une totale indépendance financière » explique t-on à la direction de l’entreprise désormais dirigée par Eva Coutaz, l’épouse de Bernard Coutaz, et son fils Benoît. La liberté et l’indépendance, ces deux valeurs ne sont en effet pas négociables chez Harmonia Mundi. Bernard Coutaz aimait d’ailleurs à l’afficher : « Dès le début et jusqu’à ce cinquantième anniversaire, ma ligne de conduite était simple : avoir toujours du plaisir à éditer et à conserver l’indépendance de la société… ne jamais distribuer de dividendes aux actionnaires, réinvestir les bénéfices et profiter de cette indépendance financière pour assurer la liberté et l’indépendance éditoriale » disait-il en 2007 à la veille de l’anniversaire des 50 ans de l’entreprise. Des propos qui aujourd’hui font écho, à l’heure où la crise économique interroge sur l’autre façon d’entreprendre. Visionnaire et précurseur, Bernard Coutaz l’était. Il a su montrer qu’une autre économie est possible. n Pascale Hulot Près de chez vous... Expo L’OM sous le regard des artistes À l’occasion des 110 ans de l’OM, la Fondation Regards de Provence propose, jusqu’au 9 mai, une exposition tout à fait originale intitulée « L’OM, 110 ans, 110 photographies, 11 plasticiens marseillais jouent les prolongations ». C’est le regard de 11 artistes marseillais posés sur ce club mythique et sur le football en général qui est à l’honneur avec des œuvres inédites créées spécifiquement pour l’OM signées Jean-Jacques Surian, Stéphan Muntaner ou Michel Zévort…. L’histoire du club, sa montée en puissance, la construction de la légende OM, sont également retracées à travers 110 photographies, véritable album de famille de l’OM. "L'OM. 110 Ans. 110 Photographies. 11 Plasticiens marseillais jouent les prolongations" jusqu’au 9 mai 2010 à la Fondation Regards de Provence, Palais des Arts, 1 place Carli, Marseille. Tél. 04 91 42 51 50. DR Cinéma Variétés des genres La 8 e édition du Festival Reflets, « des films d’aujourd’hui pour penser demain » aux thématiques lesbiennes, gay, bisexuelles et trans, aura lieu au cinéma Variétés de Marseille. Cette manifestation, organisée par l’association MPPM (Moving Project - Projets en mouvement) tente depuis 2002 de faire évoluer en douceur les mentalités sur les questions de genre et d’identité sexuelle. Cinq jours d’événements cinématographiques, pluridisciplinaires et festifs. Festival Reflets, du 5 au 9 mai, Cinéma Variétés, Marseille Tarif : 7 €, réduit : 6 € et Pass 5 entrées : 30 € www.festival-reflets.org Hommage Archaos perd son papa Pierrot Bidon est mort et ce sont tous les amateurs de cirque qui pleurent. Cette figure incontournable du monde du cirque avait fondé Archaos en 1984. Il aura fondé au total une dizaine de cirques en commençant en 1974 avec les roulottes du « Cirque Bidon », dix ans avant les spectacles déjantés d’Archaos puis, après 1995, le Circo da Madrugada au Brésil, le Circus of Horror en Grande-Bretagne ou le Circus Baobab en Guinée. Il s’était installé en Arles en 2006 avec ses Studios du cirque, émerveillant la ville par ses mises en scène et les tempêtes de plumes de « Place des Anges » (2007) inventées pour le festival Drôles de Noëls. |