. Dossier 7 MARSEILLE-ZONE DES PALUDS EN DIRECT Depuis sa mise en service en 2007, la navette Marseille-Zone des Paluds rencontre un franc succès avec une croissance de 64% de la fréquentation en deux ans et plus de 11 000 voyages par mois. La navette assure un départ toutes les 15 mn en heures de pointe depuis Marseille Castellane et Aubagne les Paluds, avec un trajet direct par autoroute. Ce service est le fruit d’une collaboration inédite entre le Conseil général et l’hypermarché Auchan Aubagne qui met gratuitement à disposition des usagers de la navette une partie de son parking commercial. 12• ACCENTS Se déplacer autrement À l’Est de Marseille, 12 000 salariés se rendent chaque jour sur le pôle d’activités d’Aubagne. Plus à l’Ouest, ils sont 26 000 en direction du pôle des Milles près d’Aix. Et la grande majorité utilise la voiture. Comment inciter les salariés à emprunter les transports en commun pour leurs trajets quotidiens domicile-travail ? Dans le département, plusieurs zones d’activités regroupant des milliers de salariés tentent de mettre en œuvre des mesures incitatives à travers l’élaboration de Plans de déplacements inter-entreprises. À l’image du pôle d’activités des Milles près d’aix-en- Provence ou de celui des Paluds, à aubagne. Sur ce dernier, sept grandes entreprises, les collectivités locales et les associations des zones d’activités des Paluds, de la plaine de Jouques, et de la zone commerciale d’aubagne, sont associées dans un projet de Plan de déplacements baptisé « Mobilidées » et destiné aux 12 000 salariés du site. Ce plan, dont les premières actions sont attendues en 2010, s’appuie notamment sur les conclusions d’un audit d’accessibilité et d’une étude sur les déplacements menée auprès des salariés. « Les partenaires de la démarche vont désormais s’emparer des résultats de cette étude pour mettre en place soit des solutions collectives pour se déplacer autrement dans et vers les différents zones d’activités d’Aubagne, soit des solutions individuelles, au niveau de chaque employeur, du type co-voiturage ou développement du télétravail » TÉMOIGNAGE : JEAN-MICHEL COLOM, USAGER NAVETTE MARSEILLE/LES PALUDS Pour des raisons de commodité Jean-Michel Colom, 37 ans, habite Endoume (7 e arr. de Marseille) et utilise le Cartreize au quotidien pour aller travailler dans la zone des Paluds à Aubagne. « J’emprunte ce car en moyenne trois à quatre fois par semaine. Cela fait de moi un utilisateur très régulier, j’imagine. Je préfère les lignes interurbaines pour des raisons de commodité. Je ne subis pas les embouteillages et comme ma compagne me dépose à Castellane* le matin, je n’ai pas besoin d’un second véhicule au quotidien. De plus, le car passe quasiment devant mon entreprise. Comme je finis assez tard, je prends le dernier bus de 19h35 pour rentrer. Une rotation supplémentaire en début de soirée, vers 20h ou 20h30, me permettrait de travailler encore plus tard. Sinon, le combiné RTM + Cartreize n’est pas excessivement cher. Je débourse 53 euros par mois. Au niveau rapidité, le car est selon moi un moyen de transport aussi efficace, voire meilleur, certains jours, que la voiture. Il aussi est plus intéressant écologiquement ». M. R. * la Halte routière Sud au centre-ville de Marseille explique Marco Dibenedetto, du cabinet d’études Horizon Conseil en charge du diagnostic « Mobilidées ». Les transports alternatifs : une attente forte Parmi les principaux enseignements de cette étude : plus de la moitié des salariés résident dans le bassin de proximité du pôle d’activités (54% à aubagne, La Ciotat, auriol…) et 23% sur Marseille et « presque sans surprises, la voiture est le premier mode de déplacement pour plus de 80% des salariés interrogés », détaille Marco Dibenedetto. « En revanche, les attentes des salariés pour des modes de transports alternatifs à la voiture sont fortes. Quand on voit le succès rencontré par les navettes directes Marseille-ZI des Paluds au départ de Castellane, on comprend que, dès lors qu’il existe une offre de services adaptés, les salariés n’hésitent pas ». Mais reste, selon l’étude, que c’est la réalisation d’économies qui arrive comme première motivation des salariés interrogés (40%) pour changer de mode de déplacement, suivie de l’argument écologique (29%). L’éco-mobilité passe aussi par le porte-monnaie. n P.H. |