[13] Accents n°196 janvier 2010
[13] Accents n°196 janvier 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°196 de janvier 2010

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général des Bouches-du-Rhône

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 36

  • Taille du fichier PDF : 9,2 Mo

  • Dans ce numéro : agriculture... le « made in Provence » en crise.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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. Dossier MICHEL SAFFIN, PRÉSIDENT DE LA COOPÉRATIVE LES PRIMEURS DE LA CRAU « La problématique des fruits et légumes aujourd’hui, c’est la dispersion des volumes. Soit vous n’êtes pas assez gros, soit vous n’êtes pas assez petit. Pour maintenir la mise en marché de nos productions, notre coopérative, qui regroupe 17 producteurs de tomates et salades, a dû se structurer. Pour cela, nous avons intégré un groupe qui commercialise 60 000 tonnes de tomates par an et nous faisons partie d’une marque collective qui regroupe la plupart des organisations de production françaises de tomates. De cette façon, nous pouvons faire entendre notre voix. Aujourd’hui, d’une façon générale, dans le département, l’agriculture perd des volumes de production de façon catastrophique. Sur la seule année 2009-2010, 28 ha de production sous serres de tomates vont disparaître sur la plaine de Berre. Quand on sait que 1 hectare de serres, c’est 5 emplois directs et 3 emplois induits, faites le calcul ! Il existe un réel problème de renouvellement de nos outils de production. Le parc de serres est vétuste et inadapté. Cela 8• ACCENTS Reconversion 100% naturelle Reconversion 100% naturelle C’est un homme optimiste et serein. Autant dire rare ces temps-ci dans le secteur agricole. Après trente années passées à cultiver des tomates, des concombres et des salades sous serres à Verquières, Robert Taton se lance en 2007 dans la production artisanale de spiruline, une micro-algue aux vertus nutritives. Sa ferme agricole se transforme alors en ferme aquacole. « En 2007, j’étais dans une période de gros doutes sur l’avenir de mes cultures. La concurrence devenait trop dure » dit-il pour expliquer sa reconversion avant d’ajouter un peu gêné « et un peu à bout moralement ». Alors après avoir eu vent de l’existence de producteurs de spiruline dans le Var, il décide de se diversifier. Pour cela, il réutilise ses propres serres et y installe de grands bassins, 1000 m² au total, pour la culture de la spiruline. Et conserve quelques serres pour continuer à produire des salades, 200 000 par an tout de même ! Après une formation spécialisée, Robert Taton procède à sa première récolte en 2008. Aujourd’hui, il vend Pour échapper à la crise et aux difficultés, certains ont décidé de tout changer ou presque… À l’image de Robert Taton qui, de la tomate, est passé à la spiruline. sa production directement. « L’hiver, je récolte les salades, le reste de l’année, je récolte la spiruline. Cette double activité me permet de vivre correctement tout en ayant retrouvé une vraie qualité de vie » dit-il avec le sourire. Et c’est en agriculteur passionné qu’il parle de la spiruline : « C’est un super aliment, connu depuis la nuit des temps dans certaines régions du globe. Ici, nous produisons un aliment 100% naturel, dans le respect de l’environnement,conditionné sous forme de gélules ou de paillettes ». Un agriculteur passionné quand il évoque sa reconversion, Robert Taton ne parle pas de virage à 180 degrés : « La spiruline présente beaucoup de similitudes avec mes anciennes cultures. C’est un végétal vivant, sensible au rythme des saisons ». Depuis peu, Robert Taton a intégré un groupe de quatre producteurs de spiruline artisanale. « Cela va me permettre de me développer, de bénéficier d’un suivi technique, mais également de mutualiser les investissements » explique t-il. Et quand on lui parle de sa vie d’agriculteur « d’avant », il conclut : « Je ne peux pas regretter le souci constant des cultures qu’il faut surveiller comme le lait sur le feu, la concurrence et les centrales d’achats pour vendre sa production. L’un des premiers bienfaits de ma nouvelle activité, c’est le contact direct avec les clients. C’est extrêmement valorisant ». Visiblement, la spiruline a des vertus ! n P.H. spirulinedusoleil.fr « On peut encore prendre le bon virage » joue sur la compétitivité et le volume de production. Or, moins nous aurons de volumes, moins nous aurons de poids sur le marché et plus la place sera libre pour les produits d’importations. C’est le cas avec les productions d’aubergines et de poivrons désormais très faibles dans la région. Cette phase d’incertitudes peut nous permettre d’aller plus vite dans la recherche de solutions innovantes pour sortir de la crise. On peut encore prendre le bon virage. » P.H.
Consolider les filières Fin décembre, le président du Conseil général, Jean-Noël Guérini, a réuni à l’Hôtel du Département, une centaine de représentants du monde agricole des Bouches-du-Rhône. Acôté des mesures d’urgence destinées à donner une bouffée d’oxygène aux agriculteurs les plus en difficulté (lire ci-dessous), le plan départemental du Conseil général passe essentiellement par la consolidation des filières agricoles. À l’image de la viticulture pour laquelle le Conseil général s’est dit prêt à intervenir pour aider à l’aménagement des caveaux ventes et à la création d’une Route des vins dans les Bouches-du-Rhône. Autre piste prioritaire : le développement et la structuration des circuits courts qui permettent de vendre directement les productions locales aux consommateurs sans passer par des intermédiaires. Pour Jean-noël Guérini, « la commercialisation doit s’adapter aux attentes des consommateurs. Les circuits courts sont à encourager, notamment au travers des marchés de producteurs ». Enfin, parmi les nombreuses préoccupations des agriculteurs, la nécessité de protéger les terres agricoles face à la spéculation foncière a retenu RÉSISTER À LA PRESSION FONCIÈRE l’attention du Conseil général. « Une vigilance particulière doit y être apportée » pour Jean-noël Guérini, qui compte pour cela, s’appuyer sur la possibilité désormais offerte au Département, en accord avec la commune, de créer des périmètres de protection des espaces agricoles périurbains (Loi sur le développement des territoires ruraux). Dans ce cadre, l’expérience pilote menée par la commune de Velaux et soutenue par le Conseil général devrait servir d’exemple. n P.H. PARER À L’URGENCE…. À l’automne 2009, le Conseil général a voté une enveloppe de 500 000 € pour venir en aide aux filières en difficultés gravement touchées par la crise. Cette aide s’inscrit dans le cadre réglementaire et en complément des dispositions récentes prises par l’État en faveur du secteur agricole. Elle permet une prise en charge partielle des cotisations sociales des agriculteurs les plus en difficulté pour 2009. De plus, sous l’égide du Conseil général, gestionnaire du Revenu de solidarité active (RSA), un groupe de travail est constitué pour réfléchir à l’adaptation des critères d’accès au RSA pour les agriculteurs. En dix ans, 1900 hectares d’espaces agricoles abandonnés ont retrouvé une deuxième vie grâce au Fonds départemental de gestion de l’espace rural. Cet outil original développé par le Conseil général depuis 1999 vient aider les agriculteurs à reconquérir les friches agricoles notamment pour éviter que les terres abandonnées tombent dans l’escarcelle de la spéculation foncière, dans un département où les terrains libres sont très convoités. Ce dispositif répond essentiellement à un souci environnemental. Il doit permette d’assurer un entretien durable et raisonné des espaces abandonnés, de lutter contre les risques naturels, mais surtout de conserver un terroir agricole dans les secteurs menacés par la pression foncière. Pour cela, le Conseil général se veut incitatif : il prend ainsi en charge jusqu’à 70% de l’investissement nécessaire à l’agriculteur pour développer son projet agricole. Grâce à cette aide massive, des projets notamment dans la culture d’oliviers, de vignes, de foin, les cultures maraîchères et le pâturage ont vu le jour sur des terres jusque là à l’abandon. M. R. ACCENTS• 9



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