16 L’AVEYRON/MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL/SEPTEMBRE 2012 GROUPES POLITIQUES Groupe du Rassemblement pour l’Aveyron Majorité du Conseil général Populations et territoires, enjeux de la réforme des collectivités locales Le gouvernement a l’intention affichée de lancer une nouvelle étape de l’organisation des collectivités locales et de leurs rapports avec l’Etat. Il a ainsi annoncé la fin des conseillers territoriaux, formule décidée par la précédente majorité. Ceux-ci devaient réunir sur leur mandat les fonctions de conseiller général et de conseiller régional. C’est au Sénat qu’il reviendra d’ouvrir des pistes de travail dès le mois d’octobre. Rien de plus légitime. Laissons se dérouler le débat. Il sera temps de juger au résultat, lorsque les choix seront faits. Nous souhaitons simplement que les réformes ne soient pas dictées par des objectifs partisans avec, comme seul moteur, un découpage électoral supposé favorable au pouvoir central en place. Ce serait réduire l’ambition de changements que l’on peut admettre raisonnables à des visées politiciennes. Avant les élections présidentielle et législative, notre président, Jean-Claude Luche, a indiqué les points qui lui semblaient essentiels dans ce dossier. Il a insisté sur la nécessité de clarifier les compétences respectives des collectivités et, surtout, de préciser les financements dont devraient bénéficier les Conseils généraux pour remplir leurs missions dans de bonnes conditions. L’engagement pérenne de l’Etat à hauteur des charges dont il se déleste sur les Conseils généraux, mais aussi la péréquation entre départements riches et départements pauvres apparaissent dés lors comme des réponses à la problématique des moyens. Elles sont à la fois justes et efficaces, si on ne veut consolider durablement un réseau qui porte la part essentielle des politiques de solidarité. Les Aveyronnais apprécient le rôle des collectivités de proximité comme le Conseil général et les communes, capables de réactivité dans l’action car ayant la vraie connaissance des situations locales.Ils sont attachés aux élus de terrain. Ils leur donnent la légitimité d’un suffrage universel qui ne se réfugie pas dans le quasi anonymat des listes. Ils ont ainsi des interlocuteurs directs, qui relaient leurs attentes et répondent régulièrement devant eux de leurs actes. La démocratie a connu pire ! Méfions-nous des usines à gaz régulièrement réinventées afin de satisfaire des rêves technocrates et des ambitions personnelles. Des évolutions sont sans aucun doute souhaitables pour rendre le paysage français des collectivités locales plus lisible. Mais il ne faudrait pas que cette réforme se fasse en perdant de vue les premiers intéressés : les populations et les territoires, celles et ceux qui les représentent. Renée-Claude Coussergues Vice-présidente du Conseil général Groupe Rassemblement de la gauche républicaine pour l’Aveyron Socialiste, Radical, Front de Gauche, Divers gauche Décentralisation : un grand chantier pour l’avenir Nous fêtons cette année les trente ans de la décentralisation : loi du 2 mars 1982 a, alors, bouleversé l’organisation territoriale de la France et donné au citoyen une place nouvelle dans le jeu démocratique. Nombreux sommes-nous à avoir cru à un nouvel équilibre des responsabilités, entre l’Etat et les collectivités territoriales, d’une part, entre les collectivités territoriales ellesmêmes, d’autre part. Les lois successives, entre enjeux de pouvoirs aux deux niveaux, national et local, ont modifié l’architecture globale qui se voulait cohérente, pour arriver à un véritable embrouillamini où personne ne se retrouve et surtout pas le citoyen qui cherche légitimement, à savoir qui fait quoi et comment. La dernière loi relative à la réforme des collectivités territoriales du 16 janvier 2010 est venue rajouter à la cacophonie ambiante une touche d’autoritarisme que les élus ont globalement boudée. Le temps est venu de faire vivre tout à la fois la démocratie et la décentralisation véritable : le Président de la République s’y est engagé et son engagement vaut feuille de route pour tous ses ministres. Ensemble, nous nous inscrivons dans un nouveau pacte de confiance républicain qui rendra toute sa place aux femmes et aux hommes de ce pays pour qu’ils retrouvent au cœur des démarches citoyennes, décideurs et bénéficiaires des dispositions qui, chaque jour, donnent un sens à leur vie, ici, en ville, ou là, à la campagne. Je veillerai, dans le cadre de mes nouvelles fonctions, à ce que chacune et chacun, par la voix de ses élus locaux, puissent faire connaître ses attentes dans le domaine de compétences qui m’a été confié, celui des rapports entre l’Etat et les collectivités locales. Il nous faut retrouver un Etat fort, respecté, garant d’une stricte équité sur l’ensemble du territoire ; un Etat dont les missions auront été redéfinies en parfaite complémentarité avec celles exercées par les communes, les départements, les régions et leurs établissements publics. En sorte qu’en tout point de ce territoire, les mêmes services au public soient accessibles, que la proximité ne soit pas un vain mot, étranglée par des contraintes budgétaires résultant d’une politique trop souvent partisane. Les Etats Généraux de la Démocratie Locale, voulus par le Président du Sénat, organisés dans chaque département par vos sénateurs, seront l’occasion, à l’automne, pour chacun de s’exprimer et d’être entendu. Ce sera un temps privilégié de réflexion pour construire une nouvelle action publique, partie prenante au nécessaire redressement de la France. Anne-Marie Escoffier Ministre déléguée, chargée de la décentralisation Conseiller général de l’Aveyron (canton de Rignac) pourunnouvelaveyron.over-blog.com |