Solidarités Assistants familiaux : des oasis pour les enfants Il y a 350 assistants familiaux dans l’Aude. Ils accueillent chez eux 542 jeunes enfants. Ces enfants ont été placés chez eux soit sur décision administrative à la demande des familles, soit sur décision judiciaire. Si on ajoute à ce nombre ceux qui sont accueillis en institution, 954 enfants au total sont placés dans l’Aude, le 9 e chiffre le plus élevé de France. Pascal Marini à Belpech est l’un de ses assistants familiaux : « Je suis marié et j'ai trois enfants. Je suis éducateur de formation. Je fais ce métier depuis quinze ans. J’ai accueilli quinze enfants, généralement pour des placements courts de six mois ; aucun n’est resté plus de deux ans. Ils avaient entre trois et douze ans. La politique sociale est aujourd’hui de maintenir au maximum les liens avec la famille naturelle. Je ne suis donc qu’une parenthèse, au cours de laquelle je dois permettre à l’enfant de continuer à grandir, sans créer de rivalité ou de conflit de loyauté entre ma famille et la sienne. Ni pour lui, ni pour moi, la séparation ne doit être un deuil. Tous quittent la maison avec le numéro de téléphone, l’adresse et des photos, la porte leur est ouverte mais je ne les recherche pas. En fait, ils me donnent rarement des nouvelles une fois partis. Le risque est évidemment de mettre en péril sa propre famille. Il faut que chacun soit compatible avec l’autre. » Les assistants familiaux sont formés, suivis, aidés et évalués continuellement par les services sociaux du Conseil général. Ils peuvent aussi recevoir l’aide de médecins, de psychologues et de puéricultrices. Cinq assistants familiaux assurent l’accueil d’urgence, pour quinze jours renouvelables, en cas de fait divers où des enfants seraient impliqués. Le Conseil général demande le label "Ami des enfants", ouvert depuis peu aux Départements. L’Aude, département ami des enfants Le label « Ami des enfants » a été créé en 2002 par l’UNICEF pour reconnaître l’engagement des villes en faveur des droits de l’enfant. Fin 2012, il y avait deux cent trente communes françaises labellisées. Ce label a été étendu en 2010 aux Départements. Deux d’entre eux, la Seineet-Marne et le Doubs, sont les premiers à l’obtenir, tout récemment. L’instruction est longue : demander ne suffit pas, encore faut-il prouver que cette demande est fondée ! L’Aude à son tour devra donc montrer qu’elle est attentive aux droits et au bien-être des enfants, qu’elle fait même largement mieux que les droits les plus basiques (le droit de ne pas travailler, le droit d’être éduqué et soigné…) Le dossier de candidature élaboré par le Département va répertorier l’ensemble des actions et des moyens mobilisés en faveur de l’enfance et de la jeunesse dans les domaines de l’éducation, de la culture et des loisirs, de la santé, de l’environnement, de la parentalité, de l’adoption, de la protection de l’enfance, de la citoyenneté et de la solidarité internationale. La labellisation est cohérente avec la démarche des Assises de la Jeunesse, qui se poursuivra dans les années à venir, puisqu’elle vise aussi à développer l’implication des jeunes dans la vie citoyenne et la démocratie participative. L’objectif est d’obtenir cette labellisation avant la fin de l’année 2013. 12 Perspectives |