[11] Perspectives n°218 mars 2013
[11] Perspectives n°218 mars 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°218 de mars 2013

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de l'Aude

  • Format : (195 x 297) mm

  • Nombre de pages : 16

  • Taille du fichier PDF : 4,5 Mo

  • Dans ce numéro : santé, une renaissance.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Dossier Le Docteur Valéro : une institution dans la Haute-Vallée ! Christian Valéro exerce depuis plus de trente ans l’art de la médecine à Axat. Autant dire qu’il est une institution à lui tout seul. D’ailleurs, quasiment pas une famille qui ne soit passée dans son cabinet et, depuis janvier, à la maison pluriprofessionnelle de santé qu’il a contribué à fonder. « Je connais la plupart des familles d’Axat et de sa région, qui ont toutes vieilli en même temps que moi. J’ai comptabilisé plus de cent quatre-vingt-dix patients de plus de 80 ans et 60 % des habitants ont plus de 70 ans. Comme je le dis fréquemment, j’exerce dans la plus grande maison de retraite à ciel ouvert de l’Aude, mais attention, précise-t-il, il y a toujours des jeunes qui s’installent ! ». Jusqu’à présent, il parcourait 40 000 kilomètres en voiture par an pour les visites à domicile des quelques trois mille habitants d’Axat et des vingt-huit villages alentours. « Le métier de médecin généraliste est un sacerdoce, je connais mieux mes patients que mes parents tant les heures passées à les soigner et à les écouter sont nombreuses mais passionnantes ! » “ J’exerce dans la plus grande maison de retraite en plein air de l’Aude !” À la pharmacie, le docteur Valéro est salué par tous les clients. « Christian, je l’ai connu " tout petit ", déclare avec humour une dame d’un âge certain, il était alors tout jeune médecin et depuis, c’est lui qui me suit ! ». Christian Valéro lui pose la question de savoir si le traitement lui a fait effet. 8 Perspectives
n° 218 - mars 2013 Après une réponse positive, la dame continue la discussion avec la pharmacienne. En sortant de la pharmacie, le docteur confesse : « Pour être un bon généraliste, il faut quinze ans d’expérience, être motivé, patient, tenace et à l’écoute des gens ». Le docteur Valéro présente fièrement les locaux de la maison pluriprofessionnelle de santé. Inaugurés en janvier, ils sont fonctionnels au possible. Il y a même un studio pour héberger un étudiant en médecine qui souhaiterait faire un stage. En consultant ses rendezvous de la semaine, il laisse échapper : « Je prépare mon remplacement d’ici quelques années et j’espère pouvoir passer le relais à un jeune médecin… ». Médecins : que faire contre la pénurie ? Les réponses de Jules Escaré, vice-président du Conseil général chargé de la santé... et ancien médecin luimême ! Quelles sont les raisons qui expliquent la diminution du nombre de médecins ? D’abord le fameux numerus clausus mis en place en 1971 qui limite le nombre d’étudiants, donc de médecins. Comme il y a beaucoup de médecins installés en Languedoc-Roussillon, le nombre de places autorisé en Fac de Médecine diminue (207 cette année soit huit de moins que l’année dernière) au profit des régions où il n’y a pas assez de médecins (Lille : 448 places). La deuxième raison, c’est la durée de la formation d’un médecin – plus de dix ans généralement. Donc décider un jour de combattre la désertification médicale, c’est accepter de n’obtenir ses premiers résultats que dix ans plus tard. Mais « trop de médecins en Languedoc-Roussillon » signifie trop de médecins à Montpellier. Pas chez nous ! À la fin des études, un tiers d’une promotion choisit la médecine générale et seulement un médecin sur dix souhaite exercer en libéral, les autres préférant être salariés. Il y a donc déjà au départ peu de monde. Ensuite, 75 % des médecins aujourd’hui sont des femmes, dont le mari doit aussi trouver un travail. Pas toujours facile en milieu rural. Enfin, les médecins ont le libre choix d’installation et la plupart choisissent la ville parce que c’est de là qu’ils sont : 80 % des étudiants en médecine du Languedoc- Roussillon sont des anciens élèves des bons lycées montpelliérains. Que peut faire le Conseil général ? La désertification est en marche, et en tant qu’élus, nous ne pouvons que tenter de l’enrayer en partie (cf p.6), en gardant à l’esprit cette certitude cependant : chaque village n’aura plus son médecin. Il faut raisonner en territoire de soins, c’est-à-dire regrouper les villages et les petites villes, et créer des maisons de santé pluri professionnelles, c’est-à-dire regrouper les médecins et soignants au même endroit. Il ne faut pas qu’ils soient seuls face aux cas graves. Il faut qu’ils puissent installer ensemble une permanence des soins sans être eux-mêmes sur la brèche 24 h sur 24, 7 jours sur 7. Le Conseil général, avec l’Agence Régionale de Santé, l’Ordre des Médecins et la Faculté de Montpellier, fédère les élus et les médecins installés pour tenter de répartir les soignants au mieux des besoins des territoires. Cela sera-t-il suffisant ? Dans l’Aude, nous nous battons peut-être avec plus d’ambition que d’autres. Le Conseil général prend déjà en charge neuf mois par an le fonctionnement de l’hélicoptère pour répondre aux urgences. Il a installé des défibrillateurs partout. Il fait circuler le bus de la Protection Maternelle et Infantile dans les endroits où l’accès à l’hôpital est compliqué. J’espère qu’il ne faudra pas revenir sur la liberté d’installation des médecins. 9



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