Mais il y a deux promesses pour l’avenir qui me semblent plus riches encore que les autres : d’abord la capacité que nous avons, nous Audois, à nous unir quand les enjeux sont importants ; ensuite cette capacité nouvelle à nous mettre en mouvement pour obtenir ce que nous souhaitons. L’Aude est aujourd’hui un département qui a de l’ambition pour lui-même. P. : MALGRÉ TOUT, N’ESTCE PAS PARFOIS TROP D’AMBITION ? CES TRÈS GRANDS PROJETS COMME LA GARE TGV, L’AMÉNAGEMENT DU CANAL DU MIDI, LE CLASSEMENT DES SITESPÔLES AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITÉ, NE SONTILS PAS TROP GRANDS POUR CE DÉPARTEMENT ? A. V. : pour le département en tant qu’institution, ils seraient trop grands Renforcer nos usines de potabilisation L’eau potable utilisée pour la population audoise est estimée à 43 millions de mètres-cube par année. Si l’on se base sur une évolution des besoins à l’horizon 2030 (100 000 habitants permanents de plus), c’est plus de 10 millions de m 3 supplémentaires qu’il faudra trouver. En adhérant au programme régional Aqua Domitia, le Conseil Général répond en partie aux nouveaux besoins liés à la croissance démographique. L’autre partie doit venir des économies de consommation, d’une meilleure rentabilisation des captages et de l’augmentation du potentiel de nos usines de potabilisation. Des travaux importants sont lancés pour augmenter la capacité de production d’eau potable à l’horizon 2030. Dossier et trop chers si nous étions seuls à les porter. Mais là encore, notre maîtremot est : partenariat – avec l’État, avec la Région, avec l’Europe. Partenariat avec les Audois dans l’Aude, avec nos voisins à l’extérieur de l’Aude. P. : ESTCE VRAIMENT INDISPENSABLE QU’UN TERRITOIRE AIT DE L’AMBITION ? A. V. : non. Il peut aussi se regarder mourir… Aujourd’hui, le repli sur soi n’existe plus. Nous nous sommes contentés d’être très loin en bas de la carte, on venait nous voir pour les vacances, on buvait notre vin. En fait, peut-être par timidité, nous nous sommes interdits d’avoir de l’ambition, de réclamer ce qui nous était dû : ainsi, sans liaison ferroviaire à grande vitesse, sans ligne aérienne directe, nous devons être le département le plus éloigné de Paris puisqu’il LUTTER CONTRE LA DÉSERTIFICATION MÉDICALE faut autant de temps à un Narbonnais pour arriver au centre de Paris qu’à un Parisien pour arriver à Moscou ! Nous avons eu tort de ne pas oser être nous-mêmes sous prétexte que nous étions peu nombreux et loin ! Ça, c’est fini ! Et tout le reste commence ! La désertification médicale est une grave faiblesse de notre système de santé, qui ira croissant si aucune mesure d’envergure n’est prise rapidement puisque les départs à la retraite de plus en plus nombreux des généralistes en zones rurales ne sont plus compensés par des arrivées de jeunes successeurs. Si certains secteurs du département sont encore – provisoirement – assez bien dotés (littoral, Carcassonne, Castelnaudary) de vastes zones rurales sont en revanche dépourvues de médecins. Or l’objectif poursuivi par le Conseil Général vise à permettre l’accès aux soins égalitaire pour tous. Il a donc installé maison pluriprofessionnelle de santé à Tuchan. Depuis début septembre, le bus PMI, une consultation itinérante de protection maternelle et infantile dans un véhicule spécialement aménagé parcourt les routes du département. Enfin, un défibrillateur automatique externe (DAE), qui permet de limiter les conséquences de crises cardiaques, sera installé dans 215 communes audoises situées en zone de revitalisation rurale (ZRR). Aujourd’hui, le Conseil Général développe un dispositif spécial (aides au logement et aux déplacements facultés de médecine - cabinets audois notamment) pour inciter les internes en médecine à venir faire leur stage dans l’Aude auprès des médecins installés, en pariant que l’expérience positive incitera certains d’entre eux à s’installer durablement ici pour y démarrer leur carrière. 8 Perspecves |