06 questions a ANDRÉ VIOLA Perspectives PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DE L’AUDE Perspectives - Lors de la présentation du projet AUDEVANT ! puis dès le début de votre présidence, vous avez choisi d’élaborer un SDADDT. Pourquoi ce choix ? André VIOLA - Notre département mute, il accueille tous les ans de nouvelles populations. Leurs attentes, comme celles de ceux qui vivent ici depuis plus longtemps, évoluent et nous obligent, à nous élus, d’y apporter des réponses en phase avec les réalités du territoire. Le Conseil Général, en tant que collectivité, est en première ligne, avec les communes et les intercommunalités, parce que nous sommes une institution de proximité. Mon idée est donc d’aborder l’Aude comme un territoire de projet, avec une dominante rurale forte, structurée autour des pôles urbains que sont Carcassonne, Narbonne, Castelnaudary, Lézignan-Corbières et Limoux, et de dépasser les seules limites administratives pour impulser une dynamique économique et sociale. C’est à ce prix que nous saurons fournir les services que notre population est en droit d’attendre de nous. P - Donc, le SDADDT, c’est un outil technique pour penser l’Aude dans les prochaines années ? AV - C’est un peu ça, mais c’est plus que cela. Le Schéma doit répondre à 2 grandes questions. La première est de savoir quelle Aude voulons-nous demain et pour quelle qualité de vie des Audois. Il s’agit donc d’imaginer notre département dans 5, 10 ans et d’identifier précisément comment les Audois voudront y vivre : logement, développement économique et emploi, santé et politiques sociales, culture et sport… Mais il s’agit surtout de se demander comment l’aménagement du territoire peut permettre de se rapprocher de ce souhait. Et là, on entre vraiment dans des mesures concrètes : l’implantation des grandes infrastructures économiques, le positionnement des maisons de santé sur le département, le développement du tourisme fluvial autour du canal du Midi, l’avenir de notre viticulture… Ce ne sont bien sûr que des exemples mais ils prouvent que seule une démarche partenariale, telle nous l’avons engagée, est à même d’y répondre. Le SDADDT, c’est le mariage entre l’ambition pour un territoire et ses déclinaisons concrètes pour les Audoises et les Audois. P - Quel rôle précis joue le Conseil Général dans l’élaboration de ce schéma départemental ? AV - Tout d’abord, il faut savoir que rien n’obligeait le Conseil Général à entreprendre cette démarche. L’aménagement du territoire n’est pas dans nos compétences obligatoires. Nous aurions pu nous contenter de nous interroger sur nos missions habituelles, les politiques sociales essentiellement, sans aller plus loin. Mais l’Aude est multiple. Elle est riche de territoires différents, contrastés. Des plaines céréalières au littoral méditerranéen, des corbières viticoles aux forêts de la Montagne Noire… Sa géographie est diverse, son économie aussi : agriculture, industrie agroalimentaire, administration, services et commerce… Choisir de se saisir de ces questions est une responsabilité assumée. Nous avons donc décidé de proposer à nos partenaires majeurs de se mobiliser à nos côtés afin de fonder un « pacte territorial de solidarité pour l’Aude » qui prend en compte la différence entre les territoires. |