Environnement Projet Aqua Domitia : le débat arrive à son terme Rappelez-vous, dans un précédent article paru dans Perspectives du mois de novembre, nous vous avons parlé du projet Aqua Domitia. Projet, qui dans le cadre d’un débat public organisé par la Commission nationale, a été présenté par la Région Languedoc-Roussillon de septembre à décembre au public. Pour pallier le changement climatique, l’évolution démographique, faire face à la sécheresse et aux besoins agricoles, les citoyens et les acteurs du Languedoc-Roussillon ont débattu des solutions pour leurs besoins en eau de demain. Les grands enseignements du projet Le débat public a permis de recueillir les remarques émises par les acteurs tels que les particuliers, les collectivités, les groupes de professionnels et les experts. Comme dans toute consultation, il y a les partisans du projet, ceux qui ont des avis réservés ou incertains et les opposants. La quasi-totalité des collectivités locales et d’autre institutions, la plupart des agriculteurs et notamment des viticulteurs soutiennent le projet comme un des éléments d’une politique globale en lui reconnaissant des conséquences bénéfiques sur le tourisme, l’aménagement et le développement économique, l’amélioration environnementale, les effets du changement climatique. Pour eux, le projet est un outil permettant de répondre aux enjeux régionaux. Il est un moyen de faire face au développement démographique, de permettre une irrigation qui est essentielle pour le maintien de la viticulture et la diversification de l’agriculture. Certains particuliers, des associations et l’atelier d’experts n’adhèrent au projet qu’à certaines conditions et préconisent des mesures d’accompagnement. Ils estiment que le projet ne permettra pas de répondre à toutes les demandes et en particulier aux besoins d’irrigation. La crainte que le projet ne génère des inégalités de traitement entre les territoires et au sein même des territoires, est très forte. Ils redoutent également que les mesures d’incitation aux changements de comportement ne soient pas suivies par les citoyens, Aqua Domitia facilitant l’accès à une seconde ressource. Pompiers Bouches à incendie contrôlées… Les 6 042 bouches et poteaux d’incendie (appelés également hydrants) répartis sur le département de l’Aude permettent aux sapeurs-pompiers d’alimenter les engins de lutte contre l’incendie. Ils sont principalement présents dans les zones urbaines (par exemple 644 sur Carcassonne ou 616 sur Narbonne) mais également en zone rurale afin de protéger l’habitat diffus (par exemple 31 sur Couiza ou 14 sur Fabrezan). Leur bon fonctionnement est de la responsabilité des communes. En complément, le Service Départemental d’Incendie et de Secours assure une vérification annuelle de tous ces hydrants. Lors de la « tournée de bouches », les sapeurs-pompiers vérifient le bon état, le bon fonctionnement et mesurent les débits 14 et pression des bouches et poteaux d’incendie. Ces manipulations peuvent entraîner des désagréments pour les particuliers : baisse de pression, eau trouble, voire même des ruptures de canalisation sur les vieux réseaux. C’est pourquoi ces vérifications sont réalisées avec les services communaux et, éventuellement, les personnels de la société concessionnaire du réseau d’eau afin d’anticiper tout problème. Les données ainsi récoltées enrichissent la base de données et la cartographie des hydrants du Service Départemental d’Incendie et de Secours et permet aux sapeurs-pompiers qui partent en intervention de pouvoir compter sur ces outils précieux que sont les bouches et poteaux d’incendie. Perspectives Quant aux opposants, ils contestent l’évaluation des besoins et expriment des craintes pour l’environnement et la santé. Pour eux, trois risques sont à craindre : la création de nouveaux besoins, une pollution possible par des molécules présentes dans l’eau du Rhône, la crainte d’un développement touristique non raisonné. Toutefois, trois objectifs généraux font consensus 1 Privilégier les économies d’eau et changer les comportements. 2 Assurer l’égalité de traitement entre les territoires et les différents usages. 3 Préserver les eaux souterraines et les réserver en priorité à l’eau potable. Une synthèse a été réalisée par la CNDP qui l’a officiellement remise le 9 février au porteur du projet, en l’occurrence la Région. Ces échanges ont permis d’éclairer le maître d’ouvrage, BRL, sur la décision qu’il prendra sur la poursuite, la modification ou l’abandon du projet. Charge à la Région et à son maître d’œuvre BRL, de tenir compte ou non de ces observations avant de soumettre le projet définitif à l’enquête d’utilité publique. |