[11] Perspectives n°207 mars 2012
[11] Perspectives n°207 mars 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°207 de mars 2012

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de l'Aude

  • Format : (195 x 297) mm

  • Nombre de pages : 16

  • Taille du fichier PDF : 4,2 Mo

  • Dans ce numéro : Musée de la Truffe... premier espace de la région.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 14 - 15  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
14 15
Environnement Projet Aqua Domitia : le débat arrive à son terme Rappelez-vous, dans un précédent article paru dans Perspectives du mois de novembre, nous vous avons parlé du projet Aqua Domitia. Projet, qui dans le cadre d’un débat public organisé par la Commission nationale, a été présenté par la Région Languedoc-Roussillon de septembre à décembre au public. Pour pallier le changement climatique, l’évolution démographique, faire face à la sécheresse et aux besoins agricoles, les citoyens et les acteurs du Languedoc-Roussillon ont débattu des solutions pour leurs besoins en eau de demain. Les grands enseignements du projet Le débat public a permis de recueillir les remarques émises par les acteurs tels que les particuliers, les collectivités, les groupes de professionnels et les experts. Comme dans toute consultation, il y a les partisans du projet, ceux qui ont des avis réservés ou incertains et les opposants. La quasi-totalité des collectivités locales et d’autre institutions, la plupart des agriculteurs et notamment des viticulteurs soutiennent le projet comme un des éléments d’une politique globale en lui reconnaissant des conséquences bénéfiques sur le tourisme, l’aménagement et le développement économique, l’amélioration environnementale, les effets du changement climatique. Pour eux, le projet est un outil permettant de répondre aux enjeux régionaux. Il est un moyen de faire face au développement démographique, de permettre une irrigation qui est essentielle pour le maintien de la viticulture et la diversification de l’agriculture. Certains particuliers, des associations et l’atelier d’experts n’adhèrent au projet qu’à certaines conditions et préconisent des mesures d’accompagnement. Ils estiment que le projet ne permettra pas de répondre à toutes les demandes et en particulier aux besoins d’irrigation. La crainte que le projet ne génère des inégalités de traitement entre les territoires et au sein même des territoires, est très forte. Ils redoutent également que les mesures d’incitation aux changements de comportement ne soient pas suivies par les citoyens, Aqua Domitia facilitant l’accès à une seconde ressource. Pompiers Bouches à incendie contrôlées… Les 6 042 bouches et poteaux d’incendie (appelés également hydrants) répartis sur le département de l’Aude permettent aux sapeurs-pompiers d’alimenter les engins de lutte contre l’incendie. Ils sont principalement présents dans les zones urbaines (par exemple 644 sur Carcassonne ou 616 sur Narbonne) mais également en zone rurale afin de protéger l’habitat diffus (par exemple 31 sur Couiza ou 14 sur Fabrezan). Leur bon fonctionnement est de la responsabilité des communes. En complément, le Service Départemental d’Incendie et de Secours assure une vérification annuelle de tous ces hydrants. Lors de la « tournée de bouches », les sapeurs-pompiers vérifient le bon état, le bon fonctionnement et mesurent les débits 14 et pression des bouches et poteaux d’incendie. Ces manipulations peuvent entraîner des désagréments pour les particuliers : baisse de pression, eau trouble, voire même des ruptures de canalisation sur les vieux réseaux. C’est pourquoi ces vérifications sont réalisées avec les services communaux et, éventuellement, les personnels de la société concessionnaire du réseau d’eau afin d’anticiper tout problème. Les données ainsi récoltées enrichissent la base de données et la cartographie des hydrants du Service Départemental d’Incendie et de Secours et permet aux sapeurs-pompiers qui partent en intervention de pouvoir compter sur ces outils précieux que sont les bouches et poteaux d’incendie. Perspectives Quant aux opposants, ils contestent l’évaluation des besoins et expriment des craintes pour l’environnement et la santé. Pour eux, trois risques sont à craindre : la création de nouveaux besoins, une pollution possible par des molécules présentes dans l’eau du Rhône, la crainte d’un développement touristique non raisonné. Toutefois, trois objectifs généraux font consensus 1 Privilégier les économies d’eau et changer les comportements. 2 Assurer l’égalité de traitement entre les territoires et les différents usages. 3 Préserver les eaux souterraines et les réserver en priorité à l’eau potable. Une synthèse a été réalisée par la CNDP qui l’a officiellement remise le 9 février au porteur du projet, en l’occurrence la Région. Ces échanges ont permis d’éclairer le maître d’ouvrage, BRL, sur la décision qu’il prendra sur la poursuite, la modification ou l’abandon du projet. Charge à la Région et à son maître d’œuvre BRL, de tenir compte ou non de ces observations avant de soumettre le projet définitif à l’enquête d’utilité publique.
Tribunes Jean-Jacques Aulombard Conseiller Général du Canton de Chalabre Le bilan démographique publié par l’Institut National de la statistique et des données économiques montre qu’en 2011 les plus de 65 ans représentent 16,8% de la population Française, et l’arrivée massive des générations baby-boomers va augmenter sensiblement ce pourcentage dans les années à venir. L’approche démographique est intéressante car elle donne une image réelle de la Société actuelle et elle dessine par ailleurs les contours de la Société de demain. Quels enseignements peut-on en tirer ? Tout d’abord, malgré le vieillissement constaté, la France reste la championne de la natalité en Europe : les Pays d’Europe du Nord et du Sud connaissent en effet une accélération du vieillissement de leurs populations (en Allemagne les plus de 65 ans représentent 20% de la population) du fait de l’allongement de la vie, le nombre de retraités (les inactifs) va augmenter considérablement dans la prochaine décennie. Ces retraités Européens et Français qui ont connu le plein emploi et vécu la période des trente glorieuses représentent aujourd’hui une force économique considérable : ce sont eux qui ont le pouvoir d’achat, et ils seront les principaux consommateurs. Ils rechercheront principalement trois choses : un environnement (nature et culture) riche, des conditions climatiques exceptionnelles et un environnement sanitaire et social sécurisant. Donc aujourd’hui l’enjeu sociétal et économique est primordial. L’arc méditerranéen attire de plus en plus de citoyens de cette Europe vieillissante : Montpellier reçoit chaque mois mille nouveaux arrivants. Tous n’iront pas à Montpellier, Perpignan, Carcassonne, Nîmes… Notre Département et notamment l’Arrière-pays Audois a une carte à jouer et il faut saisir cette opportunité. Pour attirer ces populations il faut se poser les bonnes questions et anticiper l’aménagement de l’espace pour répondre aux besoins exprimés. Le développement du tourisme s’adresse à une population de passage et c’est très important, mais pour attirer d’une manière permanente ces populations, il convient de mettre en place une autre politique complémentaire. Pour cela il convient de recentrer le développement immobilier au cœur des services rendus aux personnes : la dimension logement prendra toute son importance et la création d’un guichet unique devrait permettre une meilleure coordination entre offre de services et adaptation technique des logements. Ensuite il faut développer une véritable culture des services, des plus courants aux plus innovants. Le territoire sera d’autant plus attractif que la densification des services disponibles sera importante. Enfin l’identification des métiers émergents en matière de services, et la mise en place des formations adéquates est une priorité : le développement du territoire passe par le développement des Hommes (il ne faut jamais l’oublier). Cette piste doit être explorée, car le repeuplement du territoire est vital pour relancer l’économie. La compétition sera rude, et il faut dès à présent mettre en place ces actions pour avoir des résultats à moyen et long terme. n°207 mars 2012 Hervé BARO, Président du Groupe de la Majorité Départementale, Vice-président du Conseil Général Réduction des déficits publics : halte aux amalgames ! Encore une fois, le Président de la République et son gouvernement manient l’amalgame et tentent de semer la suspicion envers les collectivités locales pour tenter de dissimuler les faillites de leur gestion des comptes de la Nation. Vendredi 10 février était convoquée une réunion des associations nationales d’élus locaux à l’Elysée sur le thème des finances locales. Au cours de celle-ci, le gouvernement a, une fois de plus, voulu donner l’impression que la réduction des déficits publics incombait aux collectivités territoriales qu’il conviendrait de surveiller voire même de punir. Le pacte de stabilité qui « fixe des objectifs en termes de dépenses et d’embauche » ainsi que le système de bonus-malus visant à récompenser les « bonnes » collectivités et à sanctionner les « mauvaises » ne tiennent compte ni de la réalité de la gestion des communes, des intercommunalités, des départements et des régions ni des règles constitutionnelles les plus élémentaires. La libre autonomie des collectivités territoriales est un principe inscrit dans la Constitution, qui est au cœur de la décentralisation et demeure le garant de la démocratie locale. Par ailleurs, ces mêmes collectivités ne sont responsables que de 10% de l’endettement public quand elles représentent près des 3/4 de l’investissement. Lorsque le gouvernement pointe du doigt les collectivités, il ne tente en fait que de détourner l’attention pour ne pas laisser entrevoir ses propres turpitudes. Pourtant, ce n’est pas d’un pacte de stabilité mais bien d’un contrat de confiance dont les collectivités ont besoin. Cela implique que l’État mette de l’ordre dans ses choix fiscaux et dans sa gestion, à travers un nouvel élan de décentralisation. C’est comme cela qu’État et collectivités territoriales pourront avancer main dans la main, en proposant des budgets offensifs, misant sur l’investissement tout en confirmant une politique de désendettement indispensable au redressement de notre pays, comme nous avons su le faire au Département lors du vote du budget 2012. 15



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :