[11] Perspectives n°204 décembre 2011
[11] Perspectives n°204 décembre 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°204 de décembre 2011

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de l'Aude

  • Format : (195 x 297) mm

  • Nombre de pages : 16

  • Taille du fichier PDF : 1,7 Mo

  • Dans ce numéro : lutter contre la désertification médicale.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Édito 02 La santé est une préoccupation majeure des Français en général et des Audois en particulier. À ce titre et même si elle ne compte pas au rang des compétences obligatoires du Conseil Général, elle n’en demeure pas moins un enjeu pour le Département. C’est pour cela que j’ai souhaité que le Conseil Général contribue à apporter des solutions et à lutter contre la pénurie de médecins et de professionnels du secteur paramédical dans les zones rurales de l’Aude. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, alors que nous savons que nous ne pouvons plus compter sur l’implication de l’État, nous ne saurions rester sans réagir. Qu’il soit question d’internet à haut-débit, d’accès aux soins ou de téléphonie mobile, nos concitoyens sont en droit d’obtenir des services qui contribuent à une meilleure qualité de vie dans l’Aude. La décision d’intervenir dans ces domaines que la loi ne nous a pas directement attribués n’est cependant pas anodine. Pallier l’absence de l’État, préserver l’équilibre rural/urbain mis à mal par des politiques gouvernementales axées uniquement sur une gestion comptable des fi nances publiques, n’est pas la vocation première des collectivités territoriales. Or, en le faisant, comme c’est le cas en prenant en charge fi nancièrement l’hélicoptère sanitaire pour assurer aux Audoises et aux Audois un service de secours rapide et effi cace, nous savons que nous mettons le doigt dans un engrenage qui pourrait s’avérer nocif pour les fi nances départementales. Et pourtant, comment ne pas être présent aux côtés de chacun d’entre vous, pour développer nos territoires, assumer les missions de service public, faire de l’Aude « une idée qui rassemble » ! Telle est notre mission, telle est mon engagement devant les Audoises et les Audois. André VIOLA Président du Conseil Général de l’Aude Dossier Perspectives Lutter co médicale La France est classée au premier rang mondial par l’Organisation Mondiale de la Santé pour la qualité de ses soins de santé. Mais des inquiétudes émergent : inégalités sociales, hôpitaux engorgés, déserts médicaux. Les problèmes se font jour et mettent à mal la notion même d’égalité entre citoyens vis-à-vis des droits aux soins. L’accès aux prestations des professionnels de santé n’est plus le même ni sur les territoires ni entre les citoyens. Certaines zones deviennent dangereusement sous-dotées, alors que d’autres souffrent d’une offre excessive. Dans certains centres urbains, les médecins se plaignent de voir leurs revenus chuter du fait d’une trop grande concurrence alors qu’en rural, certains de leurs collègues se plaignent du volume de travail qu’ils peinent à maîtriser.
ntre la désertification dans l’Aude… Des épisodes qui se suivent et se ressemblent La France est classée au premier rang mondial par l’Organisation Mondiale de la Santé pour la qualité de ses soins de santé. Mais des inquiétudes émergent : inégalités sociales, hôpitaux engorgés, déserts médicaux. Les problèmes se font jour et mettent à mal la notion même d’égalité entre citoyens vis-à-vis des droits aux soins. L’accès aux prestations des professionnels de santé n’est plus le même ni sur les territoires ni entre les citoyens. Certaines zones deviennent dangereusement sous-dotées, alors que d’autres souffrent d’une offre excessive. Dans certains centres urbains, les médecins se plaignent de voir leurs revenus chuter du fait d’une trop grande concurrence alors qu’en rural, certains de leurs collègues se plaignent du volume de travail qu’ils peinent à maîtriser. Nouvelle alerte pour l’accès aux soins Ah, il est loin le temps où le métier de médecin de campagne faisait rêver. Maison de Santé Pluri-professionnelle de Tuchan Aujourd’hui, les jeunes diplômés des facultés de médecine sont beaucoup plus attirés par les centres urbains que par les zones rurales, plus tentés par la fonction de spécialiste que de généraliste, voire même par le statut de salarié plutôt que celui de médecin libéral. À ce phénomène, plusieurs raisons : la méconnaissance du métier de généraliste, trop absent de la formation des médecins, le souhait de travailler près d’un centre hospitalier auquel il est facile d’adresser ses patients en cas de besoin, le sentiment d’isolement, perçu comme inquiétant, par de jeunes praticiens qui souhaiteraient parfois pouvoir bénéfi cier d’un exercice plus collectif de la médecine. Autre frein, la charge de travail alourdie par l’importance des déplacements lorsqu’on travaille en zone rurale. Vers la recherche de solutions La désertifi cation médicale est une grave faiblesse de notre système de santé, qui ira croissant si aucune mesure n°204 décembre 2011 d’envergure à moyen et long terme n’est prise rapidement. Le constat est d’ores et déjà alarmant. En 2009, on comptait dans l’Aude 303 médecins pour 100 000 habitants contre 365 à l’échelle régionale. Cette situation était aggravée par la part importante prise par les praticiens âgés de plus de 55 ans, qui laissait déjà présager les diffi cultés à leur trouver des remplaçants. Or, on sait que chaque année, moins de 20 nouveaux médecins s’inscrivent à l’Ordre dans l’Aude : tous exercent dans une commune urbaine ; plus de la moitié exerce en secteur salarié, près d’un tiers effectue des remplacements, moins de 2 ou 3 d’entre eux s’installent en libéral. Une situation préoccupante L’ensemble de ces facteurs permet d’anticiper une situation prochainement très diffi cile dans notre département. Bien que les questions de santé ne relèvent pas des compétences départementales, les conseillers généraux, conscients que l’offre médicale est essentielle pour maintenir l’attractivité des zones rurales, ont décidé dans le cadre du projet Audevant ! de tenter d’endiguer le phénomène et de mener des actions complémentaires aux mesures qui existent déjà au niveau national. Pour cela, Jules ESCARE, lui-même médecin et conseiller général, a été chargé d’étudier les solutions envisageables avec les partenaires et notamment l’Ordre des Médecins de l’Aude. Sensibilisation des étudiants en médecine, aides aux stages ou à l’installation… Les pistes sont nombreuses. L’une d’entre elles, le soutien à la création de Maisons de Santé Pluri-professionnelles, est déjà à l’œuvre. Qu’est-ce qu’une Maison de Santé Pluri-professionnelle ? Il s’agit en fait d’un regroupement de professionnels de santé au sein d’un même lieu. Médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, dentistes installent 03



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