initiatives L’hébergement solidaire se développe Cohabitons ! La cohabitation solidaire, ce n’est pas juste louer une chambre vide. Au contraire, l’idée est d’instaurer un véritable échange entre un hébergeur et un hébergé. Geneviève* a 83 ans, habite chez elle et bénéficie d’aide pour la vie quotidienne. Mais le soir venu, toute seule, elle avait peur. Une situation devenue très lourde à supporter pour sa fille, assaillie de coups de téléphone. Au printemps dernier, elle a ainsi fait appel à l’association Aider qui a initié le concept Cohabitons en Drôme-Ardèche. Sur le principe « une chambre gratuite contre une présence », Geneviève héberge donc Estelle*, originaire de Lyon mais qui étudie à Privas. La fille de Geneviève est enchantée : « Moi, je suis rassurée, ma mère aussi et Estelle a un logement pour suivre ses études. » Si la cohabitation ne se substitue pas à une présence de soins ou d’aide à domicile, elle permet de maintenir le lien social, de rassurer ou d’offrir des moments de partage. Les jeunes seniors, tout juste retraités mais actifs, ouvrent aussi leur porte. Eux préfèrent souvent satisfaire des besoins d’hébergements ponctuels, comme pour une semaine de stages ou un CDD éloigné du lieu de résidence. Dans certains cas, il s’agit de familles monoparentales dans lesquelles la présence d’un autre adulte peut être recherchée. L’hébergé pourra aussi ponctuellement aider à la garde d’enfant quand le parent doit rentrer plus tard que prévu. Bien sûr, sans que cela devienne du travail non déclaré. La majorité des hébergés sont des jeunes en formation, en apprentissage ou en stage. À Eclassan, la famille Delarbre a ainsi accueilli un jeune apprenti en menuiserie au rythme d’une quinzaine de jours par mois. Une démarche créée d’abord et avant tout pour rendre service, partant du constat qu’il est difficile pour un jeune de se loger et de faire ses études en même temps. L’occasion aussi de belles rencontres, notamment avec les trois enfants qui vivent encore sous le toit familial. Mais l’on trouve aussi des personnes sur des contrats de travail de courte durée. Trop éloignées de leur domicile pour faire les trajets tous les jours et travaillant sur une durée trop courte pour envisager la location d’un logement, elles choisissent ainsi la formule de la cohabitation. Ce qui est important, selon Sandrine Lavalle, coordinatrice à Aider, c’est de La cohabitation, un partage d’espace et un partage de vie. « prendre le temps de comprendre le projet de l’hébergeur : quelle est sa situation sociale, familiale, et celui de l’hébergé » pour être au clair sur les notions de partage d’espace et de vie. Ce mode d’hébergement ne correspond pas à tous les profils. Sur près de 80 cohabitations par an, seules une ou deux nécessitent une médiation de l’association parce que l’échange n’a pas vraiment lieu. La contrepartie financière de l’hébergé se résume souvent à une participation aux charges d’électricité, de chauffage ou d’eau. En aucun cas, il ne doit s’agir de loyers déguisés. Beaucoup de personnes très âgées hébergent même gratuitement mais demandent en revanche une présence, particulièrement le soir. Depuis l’année dernière, un relais de proximité existe à Annonay, le premier du département. Formé, disposant des outils de l’association et accompagné sur les premières cohabitations, le CCAS d’Annonay est désormais à même de servir de référent.• * Les prénoms ont été modifiés. Contact Association Aider 04 75 40 99 24 www.aider-initiatives.fr Le Conseil général favorise l’installation des jeunes médecins Soucieux de maintenir une offre de soins équilibrée sur son territoire, le Conseil général a instauré en 2006 un dispositif pour favoriser l’installation de jeunes médecins dans les zones rurales déficitaires. En échange d’une bourse d’étude et de projet professionnel d’un montant de 10 000 € annuel, le futur médecin s’engage à exercer son activité professionnelle sur le territoire d’une commune ardéchoise rurale pendant dix ans. En décembre 2012, deux étudiants de médecine en septième année ont ainsi reçu cette aide. À l’obtention de leur diplôme de médecine générale, ils s’installeront sur le secteur de Montpezat-Meyras dans le cadre d’une maison médicale. Matthieu Dupont 22 n°55 n°54 | janvier-février | Novembre-Décembre 2013 2012 |