grand angle Nous avons plus de 150 métiers… connaissez-vous ces quatre-là ? Marie Beaudoin, service judiciaire d’action éducative Le service judiciaire d’action éducative intervient dans les familles suite à une décision du Juge des enfants, quand les détenteurs de l’autorité parentale ne sont plus en mesure de l’exercer correctement. Chaque année, plus de 300 familles sont concernées par ces mesures. Marie Beaudoin travaille au SJAE comme éducatrice spécialisée depuis 2005. Quelle est la particularité du travail au SJAE ? La spécificité de notre mission est d’intervenir en milieu ouvert, par opposition au travail en institution. Du coup, nous avons accès à une vision globale de l’enfant : sa famille, son environnement. Cela nous permet de tirer les potentiels là où ils sont, sans restriction. Autre particularité : c’est régulièrement l’urgence qui définit la priorité. La fréquence des rencontres avec les familles dépend donc de la situation dans laquelle elles se trouvent ou, du moins, dans laquelle nous pensons qu’elles se trouvent. Comment être sûr de prendre la bonne décision ? On ne peut pas ! On ne sait pas tout de suite si on a vu juste, on ne le vérifie qu’après coup. Notre travail, au SJAE, se joue parfois sur peu de chose : une attitude, une parole… Si nous sommes souvent seuls quand nous rencontrons les familles, le travail en équipe est indispensable pour confronter les points de vue, explorer tous les moyens possibles. Dans notre service, l’intervention à deux est fortement encouragée, ce qui permet une meilleure réflexion et au final un gain de temps. De plus, le Conseil général nous permet d’avoir un accompagnement supervisé par des psychologues extérieurs. C’est une aide indispensable à notre pratique. Le placement de l’enfant est-il pour vous un échec ? Les décisions de placement sont prises par le Juge des enfants. Ce sont des décisions graves, importantes, qu’il s’agit de bien mesurer. La question et la réalisation d’un placement sont pour nous un travail à part entière dans l’accompagnement des familles. Cela ne s’envisage que lorsque tout ce qui pouvait être tenté l’a été. Ce n’est pas un échec, c’est un autre moyen de protéger un enfant. Que l’on soit novice ou expérimenté, un placement pose toujours autant de questions, cela ne devient jamais une habitude. Comment gérez-vous personnellement votre quotidien, avec des situations extrêmement difficiles ? Si la juste distance est indispensable pour servir d’outil à la famille, j’y vais aussi avec mes tripes. Si on reste à une place complètement extérieure, le travail ne peut se faire, on ne comprend pas le fonctionnement familial. C’est un équilibre subtil à trouver. Ce qui ne m’empêche pas, parfois, de dormir avec la moitié des familles dans ma tête…• Équipe éducative, Archives départementales de l’Ardèche > « Quand un enfant s’en va et qu’il lance à son camarade « c’était génial », nous savons que l’objectif premier a été atteint. » Bernadette Naud, Sandra Vezon, Sylvie Caddet Qu’il est loin le temps où seuls quelques érudits fréquentaient les Archives ! Loin d’être un temple de la conservation poussiéreux, les Archives départementales s’ouvrent au public de tous âges. Depuis quelques années, des ateliers pédagogiques offrent ainsi aux élèves la possibilité de travailler sur des documents originaux ou fac-similés. Une vingtaine d’ateliers sont ainsi proposés, tous créés par l’équipe de médiation culturelle des Archives en lien avec un enseignant référant. Gros succès : l’atelier sur l’héraldique. Les enfants découvrent le principe de construction des blasons et les nombreux codes qui les régissent. À la fin de la séance, chaque élève élabore ainsi son propre blason. Les ponts ont aussi suscité l’enthousiasme. En plus de l’aspect historique, l’approche technique en a fasciné plus d’un. Les constructions en sucre, en plaquette de bois ou en papier posent ainsi de manière concrète les problèmes d’équilibre, de contrepoids, etc. En 2012, les Archives auront accueilli dans leurs ateliers près de 1000 enfants. Un chiffre en augmentation de 25% par an ! • 16 n°55 n°54 | janvier-février | Novembre-Décembre 2013 2012 |