initiatives Traitement des effluents agricoles Purin, fumier, lisier… engrais naturels ! Les effluents d’élevage sont des engrais naturels utilisés depuis toujours. Riches en azote et en phosphore, ils permettent aux agriculteurs de réaliser des économies importantes sur l’achat d’engrais minéraux ou chimiques. Mais, mal utilisés ou mal gérés, ils peuvent contribuer à la pollution des nappes et des cours d’eau. À Lagorce, Lora Demolliens est en pleine installation d’un élevage de chèvres, « Capri’cornes en garrigue ». Étant engagée dans une démarche d’agriculture biologique, c’était sa « préoccupation d’avoir le moins d’impact possible sur l’environnement ». La litière des chèvres sera donc compostée en fumier et épandue sur leurs prairies et sur les champs d’un agriculteur voisin. Les eaux blanches de la salle de traite seront épurées soit par un filtre à roseaux, soit par une micro station d’épuration. Quant au lactosérum issu de la fabrication des fromages, il servira à nourrir les chèvres, le surplus partant aux cochons. Les jeunes agriculteurs qui s’installent sont ainsi nombreux à mettre en place cette démarche environnementale. À la Chambre d’agriculture de l’Ardèche, Emmanuel Bouhelier, conseiller bâtiments agricoles, souligne que « tous les agriculteurs qui ont bénéficié d’une dotation jeune agriculteur ont connaissance des méthodes de stockage et de traitement et ont eu trois ans pour se mettre aux normes ». Justement, l’aide mise en place par le Conseil général s’adresse aux jeunes agriculteurs. En 2012, l’enveloppe consacrée aux travaux de mise aux normes (avec obligatoirement un volet sur la gestion des effluents) a été abondée à hauteur de 180 000 €. Michel Talon, au GAEC des Genêts à Lespéron, a bénéficié de cette aide fin 2010. Depuis, après construction d’une grande fosse de stockage, l’éleveur épand son lisier sur ses prairies de fauche au printemps, après le dégel. Sa satisfaction est double : une véritable efficacité pour améliorer le rendement de la terre et des économies importantes réalisées au niveau des apports en azote. Depuis le début de l’année 2012, une quinzaine de jeunes agriculteurs ont ainsi bénéficié de l’aide du Conseil général. Avec un enjeu clair : démontrer que l’agriculture peut agir en faveur de l’environnement. Véronique Popinet 22 n°53 | Septembre-Oxtobre septembre-octobre 2012 |