dossier SOCIAL Sam’Sap… et beaucoup plus encore ! Une association à vocation sociale luttant contre le gaspillage en créant des emplois, mêlant bénévoles et salariés ? C’est Sam’Sap, friperie, couture, costumes… et lien social ! Quand on pénètre dans la boutique, on ne tombe pas sur des vêtements… mais sur des livres et un coin bar. On comprend tout de suite que Sam’Sap dépasse largement le cadre de la friperie classique. Habits d’occasion certes mais aussi atelier retouche, élaboration de collection, création de vêtements originaux à partir d’anciens ou de costumes à partir de fripes, espace couture en accès libre… Installée dans une ancienne usine textile de Pont d’Aubenas, Sam’Sap poursuit depuis 1999 « un but de service public mais avec une préoccupation économique » selon Philippe Bourges, le président. Au rez-de-chaussée du bâtiment se tient la friperie. Derrière le comptoir, à la caisse, une bénévole. Dans les rayons, une salariée. L’immense sous-sol est rempli à ras bord de tissus, de vêtements, de costumes, de bobines de fil, d’aiguilles et de machines à coudre. Au milieu deux couturières salariées travaillent à la création de vêtements tandis qu’un bénévole finit les écailles du dragon pour le carnaval d’Aubenas. A quelques mètres de là, des adhérents œuvrent sur des projets personnels dans l’espace couture en libre accès… 22 - - n°51 - printemps 2012 Depuis l’été 2011, des travaux de réaménagement de l’espace ont eu lieu. La volonté de l’association est maintenant de dynamiser son espace création. Plus de soixante-dix bénévoles côtoient ainsi six salariés, sans compter les nombreux adhérents qui viennent utiliser l’espace couture. « La base de Sam’Sap c’est cette mixité entre bénévoles et salariés, le partage des connaissances qui en découle », rappelle Géraldine Cheneveau, la responsable et fondatrice de l’association. L’activité principale résidait au départ dans la friperie. Désormais, elle ne représente plus que la moitié du chiffre d’affaires de l’association. La force de Sam’Sap se trouve ainsi dans l’équilibre entre ses différents domaines d’activités. « Chaque pôle ne peut pas vivre indépendamment. C’est le fait d’être tous ensemble qui fait que cela marche », analyse Philippe Bourges. Ces dernières années, la friperie a connu une forte augmentation de la clientèle « éthique » : celle qui vient car elle est de plus en plus réfractaire à la consommation à tout crin. Mais dans le même temps, la diminution de pouvoir d’achat s’est clairement fait ressentir : « Avant, la discussion sur le prix se faisait sur un euro. Maintenant on est sur des centimes ! », constate Géraldine Cheneveau. Elle se rappelle que « lorsque l’association a été montée, on se faisait plaisir mais sans penser qu’elle se développerait comme cela ». Cette croissance réussie n’est pas sortie non plus de nulle part. Sans l’investissement de sa fondatrice, elle n’aurait pu avoir lieu : « Si j’avais compté les heures, si j’avais été payée comme dans une entreprise… le développement n’aurait pas été possible. On a toujours préféré créer des emplois ! » Et Philippe Bourges de conclure : « Le social et l’économie sont liés : on ne peut pas faire l’un sans l’autre. Nous ne sommes pas dans les critères financiers des entreprises normales. Nous, nous rêvons de faire une économie différente ». Avec plus de 1 500 écailles cousues sur une queue de 17 mètres de long, ce dragon est entièrement fabriqué avec de la récup ! Car si les bénévoles sont à la recherche de lien social, ils sont aussi en quête de faire quelque chose d’intéressant. Et des projets intéressants, Sam’Sap en regorge. Cette dernière grosse commande est destinée au carnaval d’Aubenas. Elle aura mobilisé une cinquantaine de bénévoles pendant plusieurs semaines. |