[07] Reliefs n°51 mar/avr/mai 2012
[07] Reliefs n°51 mar/avr/mai 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°51 de mar/avr/mai 2012

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général de l'Ardèche

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 12 Mo

  • Dans ce numéro : le club Sport Ardèche.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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solidarités A domicile ou en maison de retraite, le Conseil général accompagne tout au long de l’année la prise en charge et le bien-être des personnes âgées. QUAND L’ART DEVIENT THÉRAPIE A la maison de retraite de Marcols-les-Eaux, les résidents bénéficient depuis trois ans de l’intervention d’une art thérapeute. Cette discipline peu connue permet de renouer le contact avec les personnes atteintes de troubles type Alzheimer. « Quand on vient ici tout va bien/On est bien ici, on rit/On ne rit pas que dans la rue/D’ailleurs dans la rue on ne rit pas ». Quelques vers d’un poème composé à la volée par une résidente lors d’un atelier d’écriture poétique. Art thérapeute, Patricia Betto organise des séances de poésie, de musique, de chant, d’arts plastiques… en séances individuelles ou en tout petit groupe. « L’art thérapie permet de stimuler la partie saine qui reste chez une personne par le biais de l’expression artistique, spécialement chez les personnes qui souffrent de troubles de l’expression, de la communication ou de la relation », explique Patricia Betto. En 2008, la directrice de l’établissement Isabelle Caussignac cherchait à « créer une véritable relation avec les gens atteints de démence pour limiter l’usage des médicaments ou de la contention ». L’établissement avait déjà adopté la méthode humanitude, une approche des soins « qui prend en compte chez les personnes âgées tout ce qui fait un être humain » et les maintient dans leur dignité. 10 - - n°51 - printemps 2012 Mais le personnel restait souvent démuni pour les personnes –atteintes de ce genre de pathologie– qui ne pouvaient pas entrer dans les activités traditionnelles. « Grâce à l’art thérapie, nous touchons désormais un public qui restait complètement à l’écart de toutes les animations », se félicite la directrice. (r)établir la communication L’expression artistique est en effet un puissant outil de médiation chez les personnes avec qui la communication verbale est souvent impossible. La musique joue ce rôle. A la flûte traversière, Patricia Betto joue des airs connus comme La java bleue, La vie en rose ou Les blés d’or. Certains résidents se mettent alors à fredonner : la communication est (r)établie. L’essentiel est de toujours adapter l’action à la personne. L’art thérapeute n’intervient donc pas seule mais dans le cadre d’un protocole de prise en charge en lien avec l’équipe paramédicale. Avant de proposer une activité à un résident, Patricia se renseigne sur son histoire personnelle, s’il pratiquait une activité artistique, sa couleur ou sa chanson préférée, etc. « Le plus important est que la personne fasse elle-même quelque chose, qu’elle exprime des choix, insiste Patricia. Qu’elle s’affirme à nouveau comme une personne, un sujet. Qu’elle ne soit plus objet ». A voir les résidents lors des ateliers, souriants, heureux d’être là et d’agir, le pari d’apporter un peu de bonheur est –dans tous les cas– réussi. Un bâtiment neuf en novembre 2012 La nouvelle maison de retraite de Marcols-les- Eaux devrait être terminée en novembre 2012. Elle aura alors une capacité de plus de 100 places en chambre individuelle tout confort. En son sein, une unité spécialisée dans les troubles de type Alzheimer permettra d’accueillir quatorze résidents.
Auxiliaire de vie, une histoire de confiance Présente pour accompagner les personnes âgées, handicapées ou en perte d’autonomie dans les actes de la vie ordinaire, l’aide à domicile ou l’auxiliaire de vie est un maillon essentiel dans le système de maintien à domicile. Près de 2 300 personnes exercent aujourd’hui ce métier en Ardèche, au sein d’une cinquantaine d’associations agréées. Cette activité, devenue indispensable avec le vieillissement de la population, se professionnalise peu à peu et est en train d’acquérir un véritable statut. Pierre-Louis D. pourrait être votre père, votre grandpère, votre voisin… Comme chaque vendredi à 15h, Cathy vient ranger, nettoyer, repasser, recoudre un bouton, changer une ampoule… Cathy est aide à domicile depuis près de dix ans. Elle travaille pour l’association AAD 07 –Ardèche Aide Domicile– et il lui était arrivé de faire des remplacements auprès de la mère de Pierre-Louis. Au décès de cette dernière, lorsqu’il s’est à son tour adressé à l’AAD 07, c’est en toute logique que l’association a demandé à Cathy d’intervenir dans ce foyer. Pierre-Louis se souvient : « Très vite j’ai dû changer de logement. Sans la présence et le soutien de "mon" aide à domicile, je ne sais pas comment j’aurais fait, j’étais désemparé ! Nous avons préparé les cartons ensemble. » Et Cathy, presque en s’excusant : « Je fais ce boulot parce que j’aime les gens ! » De toute évidence, leur complicité ne date pas d’hier ! Mais sans familiarité, avec respect et vouvoiement de rigueur. « J’ai entièrement confiance en Cathy, elle sait ce qu’il y a à faire. Je peux partir l’esprit tranquille au club de scrabble. » Cette relation de confiance est un gage de sérénité entre aidant et aidé. Ce lien est toujours mis à mal au moment des congés annuels ou d’une absence pour maladie. « C’est un problème récurent pour l’ensemble des personnes chez qui nous travaillons. » Et Pierre-Louis d’argumenter : « Les remplaçantes n’y sont pour rien, mais quoiqu’elles fassent, elles sont toujours 50% moins bien que Cathy ! » … même si Monsieur D. semble oublier que Cathy, comme ses collègues, est régulièrement appelée à faire des remplacements. Les personnes aidées sont très différentes, il en va de même pour les services rendus. Il peut s’agir d’entretien ménager, de faire les courses, de tenir compagnie… Les associations sont très souples et souhaitent répondre au maximum aux besoins de ces personnes souvent isolées. Fenêtre sur l’extérieur « Généralement, les personnes chez qui nous intervenons attendent notre venue autant pour l’aide logistique que pour l’ouverture sur l’extérieur que nous représentons. » Selon le degré de perte d’autonomie de la personne, le lien avec le monde de "dehors" se « Elle sait ce qu’elle a à faire, avec les années une relation de confiance s’est instaurée, il n’y a pas forcément besoin de mots. » fait à travers un brin de "causette" ou en les accompagnant au supermarché, à la bibliothèque, etc. Dans le cas de Pierre-Louis, l’auxiliaire de vie se charge principalement du volet ménager. Mais parfois, sa mission peut aller au-delà : « Ce sont des personnes fragilisées avec parfois des pathologies, des soucis particuliers. Nous recevons toutes les informations nécessaires, sous forme de fiche de mission. ». Car, Cathy, comme ses homologues, suit régulièrement des formations professionnelles. La difficulté majeure de ce métier réside dans la limite à trouver entre l’implication personnelle et la capacité à ne pas être envahi par les problèmes de ceux auprès de qui l'auxiliaire de vie intervient. Une limite entre travail et vie privée qui doit être établie dès le départ et respectée. « Lorsque survient une difficulté, que les choses sont trop lourdes, nous pouvons toujours solliciter le soutien de notre responsable de secteur, rencontrer le psychologue de l’équipe » conclut Cathy. l'aide à domicile en Quelques chiffres... La Fédération ADMR regroupe 66 associations d'aide à domicile sur le département 19 associations d'aide à domicile, comme l'AAD 07, adhérent au réseau UNA Il existe 25 SSIAD (Service Soins Infirmiers à Domicile) L'étude GPEC réalisée en 2009 sur les emplois de l’aide aux personnes âgées et handicapées, indiquait que ce secteur employait 2 270 salariés en Ardèche. Les plus importantes associations emploient aujourd'hui 734 ETP (équivalent temps plein) pour la Fédération ADMR et 438 ETP pour l'AAD 07. Plus d'infos : www.ardeche.fr printemps 2012 - n°51 - - 11



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