[07] Reliefs n°49 sep/oct/nov 2011
[07] Reliefs n°49 sep/oct/nov 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°49 de sep/oct/nov 2011

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général de l'Ardèche

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 4,7 Mo

  • Dans ce numéro : la compagnie Emile Valantin.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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zoom sur DéFENSE DES FORÊTS CONTRE L’INCENDIE LES FORESTIERS SAPEURS, BûCHERONS POMPIERS DE L’ARDECHE Toute l’année, les forestiers sapeurs –les Forsaps– du Conseil général de l’Ardèche sillonnent les forêts du sud-ouest du département. Ce corps de métier est étonnant : les compétences techniques forestières accompagnent celles d’interventions sur les feux de forêts. S’enchaînent ainsi surveillance et intervention sur feux naissants en été et chantiers sur les pistes de défense des forêts contre l’incendie (DFCI), les tours de guet ou les réservoirs d’eau le reste du temps. 28 - - n°49 - automne 2011 A première vue, les chiffres sont vertigineux : 496 kilomètres de pistes DFCI, 124 réserves d’eau, 5 tours de guet ainsi que 30 kilomètres d’abords de routes départementales, le tout sur 101 communes. Pendant les dix mois de l’année hors période estivale, les 24 agents de terrain de l’unité de forestiers sapeurs effectuent les travaux d’entretien –mécanique ou manuel– de tous les ouvrages classés DFCI. « Une grosse partie de nos chantiers consiste à débroussailler, élaguer ou abattre des arbres le long des pistes d’intervention, des bassins ou des tours de guet » explique Christophe Roche, chef de l’unité des forestiers sapeurs. Le travail sur les pistes constitue aussi un pôle d’activité important. Au bulldozer et à la pelle mécanique, il faut niveler les ornières, reprofiler les chaussées et travailler sur les pare-feux. « L’un des points forts des forestiers sapeurs réside dans leurs compétences, souligne Christophe Roche, ce sont tous des professionnels de la forêt ». Ce savoir-faire –notamment ce qui touche au tronçonnage–, les forestiers sapeurs le partagent avec les pompiers. « Nous formons le personnel du SDIS [Service départemental d’incendie et de secours, NDLR] à l’utilisation et aux techniques d’intervention sur les arbres et les pompiers nous forment au travail sur le feu ». Autres points forts des forestiers sapeurs, ils sont majoritairement des enfants du pays et donc possèdent une réelle connaissance du terrain sur lequel ils interviennent. Parfois, en dehors des chantiers, les Forsaps coopèrent à l’extérieur du département pour porter main forte lors de catastrophes naturelles. Ce fut le cas par exemple lors des très graves inondations dans le Gard en 2002. Aussi compétents dans leurs actions contre les feux naissants que dans tous les travaux forestiers, les Forsaps constituent une équipe essentielle dans la préservation du patrimoine forestier ardéchois. Les forsaps sont aussi compétents dans les actions contre les feux naissants que dans tous les travaux forestiers LE MOT DE L’ÉLU L’Ardèche est couverte pour plus de la moitié de son territoire par la forêt. Rien d’étonnant à ce que –depuis 1999– le Conseil général fasse de la prévention de la forêt contre les incendies une priorité. Le travail fourni par les forestiers sapeurs est à ce titre exemplaire. Du bon entretien des ouvrages de défense de la forêt contre l’incendie dépend la qualité et la rapidité de l’intervention sur un départ de feu. Cette célérité dans l’arrivée sur le site –permise notamment par les patrouilles constantes effectuées l’été par les forsaps– quand l’incendie n’a pas encore atteint une taille critique, permet souvent d’éviter le pire. Complémentaires des sapeurs pompiers, à leurs côtés sur les départs de feu, travailleurs peu connus mais essentiels, les forestiers sapeurs méritaient bien que Reliefs les fasse sortir de l’ombre. Jean-Paul Manifacier vice-président délégué au Logement, à l'Économie sociale et solidaire et à la Forêt
PATROUILLER TOUT L’ÉTÉ POUR PRéVENIR LES INCENDIES Cette année, l’été a été relativement calme sur le front des incendies avec une météo en juillet très favorable… contre les feux de forêt. Patrouillant pendant les deux mois d’été, les forestiers sapeurs sont en première ligne pour lutter contre les feux naissants. « Le sud-ouest de l’Ardèche est le secteur le plus à risques au niveau des incendies car il est couvert de forêts méditerranéennes avec une grande quantité de pins maritimes et de garrigue », explique Christophe Roche, chef de l’unité des forestiers sapeurs. Tous les jours –dimanche compris– les forestiers sapeurs parcourent les zones forestières de 11h à 19h, les heures les plus critiques en matière de risque d’incendie. S’ils donnent l’alerte aux pompiers à la vue de fumées suspectes, les forestiers sapeurs ont surtout pour mission d’intervenir directement (et les premiers) sur les départs de feu. « Quand on patrouille, on essaie de rester dans le centre de notre zone pour toujours être à proximité au cas où un départ de feu se déclare », raconte Jérome Garcia, jeune forestier sapeur qui a rejoint le métier après un bac pro forestier. FRANÇOIS ROUX, LA MÉMOIRE DES FORSAPS François Roux est entré chez les forestiers sapeurs en 1979. En trente-deux ans de travail dans les bois et dans la prévention des incendies, il a vu le métier largement évoluer. « Quand je suis entré, on faisait quasiment tout à la main avec nos tronçonneuses et nos débroussailleuses, se rappelle François Roux, et petit à petit, au fil des années, l’équipement s’est développé ». Originaire de Borne, non loin du col de la Croix de Bauzon, il a commencé comme ouvrier saisonnier pour l’Office national des forêts en 1974 avant d’intégrer le corps des forestiers sapeurs qui dépendait alors de l’ONF. « A l’époque, on travaillait beaucoup plus sur le feu avec les pompiers. Il arrivait même qu’on nous appelle la nuit pour aller leur prêter main forte ». Formés à combattre le feu, les forestiers sapeurs disposent de camions tout-terrain avec 1000 litres d’eau, équipés d’une lance qui la propulse sous une pression de vingt bars ainsi que des véhicules 4x4 plus légers avec 450 litres d’eau de réserve. De quoi endiguer un départ de feu et d’éviter qu’il prenne une ampleur trop importante. Ces patrouilles quotidiennes dans les différentes zones de la montagne permettent aussi d’établir un état des lieux des chantiers à venir : les pistes DFCI (défense des forêts contre l’incendie) à reprofiler, les pare-feux ou les abords de piste à nettoyer, etc. « On est particulièrement vigilants sur les points d’eaux parce que, malheureusement, on assiste de plus en plus à des dégradations, que ce soit sur les bâches, les panneaux ou même parfois, des gens qui se servent et vident les réserves », déplore Jérome Garcia. L’expertise de ces hommes dans les métiers de la forêt fait que les pompiers font aussi appel à eux hors feux de forêt. « En août, on a porté secours à un bûcheron qui était coincé sous un arbre : il fallait tronçonner le tronc pour pouvoir l’extraire ». Le 4 septembre, les patrouilles estivales se sont arrêtées et les forestiers sapeurs ont repris les chantiers… jusqu’à l’année prochaine. Forcément, en plus de trente ans de carrière, les souvenirs s’accumulent. Quelques-uns sont particulièrement marquants. En 1987, alors qu’il se trouvait sur une crête pour combattre un incendie, un Canadair a effectué son lâché trop tôt : « Je me suis pris tout le retardant sur la tête, ma radio s’était envolée sous le choc et moi, j’étais repeint en rouge des pieds à la tête ». En 1991, François Roux a aussi été invité à l’Elysée par François Mitterrand qui tenait à honorer ceux qui luttent contre les feux de forêts. A trois ans de la retraite, le forestier sapeur connaît depuis longtemps la moindre piste par cœur et est heureux dans son métier : « Je ne travaille pas dans un bureau, je suis dehors, dans la forêt et ça, c’est important ! » LES FORSAPS, 35 ANS D’EXISTENCE C’est suite aux grands incendies des années soixantedix que l’Etat a créé le métier de forestier sapeur en 1976. Sous gestion de l’Office national des forêts, sept départements dont l’Ardèche se sont alors dotés de ce corps.Alors que la possibilité était ouverte depuis 1984, ce n’est qu’en 1999 –après le changement de majorité au Conseil général– que les forestiers sapeurs ont intégré la collectivité territoriale. Une évolution positive, que ce soit en termes de salaires ou de conditions de travail, puisque le Conseil général a largement investi dans du matériel performant. A découvrir sur www.ardeche.fr le reportage sur les forsaps François Roux dépend depuis 32 ans du corps des forestiers sapeurs automne 2011 - n°49 - - 29



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