[07] Reliefs n°48 jun/jui/aoû 2011
[07] Reliefs n°48 jun/jui/aoû 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°48 de jun/jui/aoû 2011

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général de l'Ardèche

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 3,8 Mo

  • Dans ce numéro : festivals de l'été.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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portrait VITICULTURE UN VIGNOBLE MODERNISÉ QUI GAGNE EN QUALITÉ Deuxième activité agricole du département –première en valeur– la viticulture fait partie du patrimoine agricole ardéchois depuis plus de deux mille ans. En réponse à la crise viticole mondiale qui sévit depuis des années et grâce au fort accompagnement du Conseil général, la filière a opéré avec succès une profonde mutation en progressant en qualité et en notoriété. 26 - - n°48 - été 2011 « Découvrez les vins de l’Ardèche ! » Jean-Luc Flaugère, président de la Chambre d'agriculture de l’Ardèche –Interview réalisée au mois de mai [Ndlr]– Comment se porte la viticulture en Ardèche ? Il n’y a pas un mais plusieurs types de viticulture en Ardèche. La situation est différente selon que l’on considère les Côtes-du-Rhône septentrionales [les vignobles de St-Jospeh, Cornas et St-Péray, NDLR], les Côtes-du-Rhône méridionales, les Côtes du Vivarais ou les anciens Vins de Pays, désormais Indication géographique protégée. Néanmoins, après plusieurs années difficiles, on assiste depuis 2010 à un léger redressement des cours du vin, ce qui est une très bonne chose pour tous les vignerons de l’Ardèche. Qu’en est-il du risque de sécheresse pour cette année ? Pour beaucoup d’activités agricoles, la situation est inquiétante. Au niveau de la viticulture, cela n’a pour l’instant pas encore trop de conséquences mais ce qui est sûr, c’est qu’il faudra impérativement qu’il pleuve pendant l’été. Que souhaiteriez-vous dire aux Ardéchois ? Une chose simple : je ne sais pas si vous avez conscience que vous êtes sur une terre de vins. Notre département regorge de vins formidables : découvrezles, faîtes-vous plaisir… et bien sûr, sans reprendre la route après ! Jean-Marc Demars/2000 Vins d'Ardèche CORNAS, ST PERAY, ST JOSEPH : DES CRUS DE NOTORIÉTÉ INTERNATIONALE Ces trois crus ardéchois des Côtes-du-Rhône connaissent depuis 20 ans un engouement sans faille. Avec leur culture en coteaux très exigeante et demandant beaucoup de main d’œuvre, les crus de l’Ardèche sont composés majoritairement de petits vignobles : un avantage pour écouler toute sa production. « Ce sont des appellations qui ont plutôt bien résisté à la crise de ces dernières années : elles restent dans des volumes relativement faibles de production et, grâce à l’enthousiasme des journalistes spécialisés, ont une notoriété bien installée en France et à l’international avec des volumes d’exportations importants » explique Marc Ouvrié, chargé de la coordination des crus à la Maison des Vins de Tournon. Avec seulement 1 428 hectares de production, les trois crus ardéchois constituent une faible part en volume de la production départementale mais constituent les fers de lance de la notoriété de l’Ardèche viticole. IGP - Ardèche - Vin de Pays des Coteaux de l'Ardèche AOC Côtes du Vivarais AOC Côtes du Rhône OENO-TOURISME Jean-Marc Demars/2000 Vins d'Ardèche Visites d’exploitations associées à des dégustations de vins, découverte du vignoble liée à la restauration et à l’hébergement… la structuration des offres touristiques mettant en avant l’activité viticole du département est en cours d’études à l’Agence de développement touristique de l’Ardèche. Cette offre oeno-touristique s’inscrit dans le cadre du plan lié à la valorisation de la grotte Chauvet-Pontd’Arc et à sa candidature au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco (voir page 13). Dans cette logique d’oeno-tourisme, le territoire de Saint-Péray a obtenu cette année le label national « vignobles et découvertes ».
LES VINS DE L’ARDÈCHE MÉRIDIONALE UNE FAMILLE SOUS LE SIGNE DE LA QUALITÉ ET DE L’ORIGINE Avec 1 700 vignerons et plus de 10 500 hectares, la viticulture de l’Ardèche méridionale représente à elle seule 90% des surfaces viticoles et du volume de production du département. Tous réunis sous une même association –2000 vins d’Ardèche– les acteurs de la filière viticole œuvrent pour moderniser leurs vignobles et en accroître la notoriété. En 1997, les professionnels de la viticulture en Ardèche méridionale (syndicats d’appellation, caves coopératives, vignerons indépendants, etc.) se sont mis autour de la table et ont décidé d’agir tous ensemble pour leur développement en portant le dispositif régional PIDA (Programme intégré de développement agricole). L’association 2000 vins d’Ardèche était née. Le but : structurer la filière et maintenir sa capacité à résister à la crise viticole mondiale en modernisant la filière et en développant des actions pour améliorer la qualité et la notoriété des vins. Au cours des deux premiers PIDA, pas moins de 16 millions d’euros ont été investis –dont 4,5 millions d’euros de subventions. Pour le PIDA 3, signé en novembre dernier, le Conseil général et la Région se sont engagés à contribuer à hauteur de 600 000 euros chacun. Déjà mentionné en 1599 par Olivier de Serres –le précurseur de la viticulture moderne– le Chatus constitue la majorité de l’encépagement d’Aubenas à Bessèges (Gard) avant la grande crise du phylloxéra qui détruit la quasi totalité du vignoble dans les années 1880. La reconstruction qui s’ensuit se fait alors en lais-sant de côté ce cépage exigeant qui nécessite des techniques particulières pour la taille. « Cela de-mande trois à quatre fois plus de main-d’œuvre que n’importe quelle autre vigne » explique Maxime Serret, président du syndicat des producteurs de Chatus en Cévennes Ardèche, créé en 2000 pour assurer une production de qualité. « Cette démarche rassemblant tous les acteurs de la filière et tous les vins sous toutes les appellations nous permet d’avoir une politique viticole très coordonnée », rappelle Jean-Luc Flaugère, ancien président de 2000 vins d’Ardèche et désormais président de la Chambre d’agriculture de l’Ardèche. GAGNER EN NOTORIÉTÉ « Les vins d’Ardèche, maintenant, on les connaît, se félicite Cyril Jacquin, actuel président de 2000 vins d’Ardèche, car beaucoup d’opérations de communication ont pu être financées grâce au PIDA ». Avec des résultats concluants : en 1997, la Chambre d’agriculture de l’Ardèche fait réaliser une étude sur ce qui vient à l’esprit quand on leur parle de produits ardéchois. Le vin n’arrivait alors qu’en 5 e position. Une décennie après, le vin se retrouve en 3 e position, juste après la châtaigne et le Picodon. CHATUS LE CÉPAGE QUI SORT DE L’OUBLI Ils sont tenaces les vignerons ardéchois ! Le Chatus Vitis Vinifera –cépage typiquement cévenol– avait disparu depuis près d’un siècle quand ils le remirent au goût du jour. Avec un franc succès. En 1950, le Chatus disparaît du nouveau répertoire des cépages français et il ne retrouvera sa place comme « cépage français » qu’en 1997 ! Le renouveau, ce sont messieurs Sévenier et Allamel –respectivement directeur de l’ICV à Vallon-Pont-d’Arc et gérant de la cave de Rosières– qui l’impulsent. En 1991, la première plantation est réalisée à titre expérimental avec des greffons prélevés sur les parcelles centenaires de Vernon, les derniers plants de Chatus existant en Ardèche ! Depuis 1992, environ un hectare par an est planté sur les coteaux d’origine du Chatus. 1000 HECTOLITRES PAR RECOLTE Le Chatus est désormais cultivé sur une cinquantaine d’hectares dans les Cévennes ardéchoises, entre Les Vans et Largentière. La zone de production est essentiellement implantée sur les faïsses, les terrasses agricoles cultivables, configuration qui convient le mieux au cépage. Gaec du Mas d'Intras « Outre la continuité dans les outils de développement, les différents PIDA permettent aussi de déployer des actions spécifiques pour une partie des familles adhérentes », précise Cyril Jacquin. Ainsi de l’obtention de l’IGP pour les Vins de pays des coteaux de l’Ardèche. « C’est uniquement une mise aux normes avec les différentes appellations européennes puisque le Vin de Pays avait une bonne notoriété chez le consommateur français : c’était celui que l’on ne connaît pas mais qui vaut la peine d’être découvert », explique Jean-Luc Flaugère. Et Cyril Jacquin de conclure : « On a toujours des projets et il faut toujours continuer à promouvoir les vins d’Ardèche. Si on arrête, on en ressentira vite les conséquences. » La moitié de la production est effectuée par les viticulteurs de la cave coopérative la Cévenole, l’autre moitié étant répartie entre d’autres caves coopératives et des particuliers. Au total, environ 1000 hectolitres de vin sont produits chaque année par la trentaine de vignerons concernés. Après vinification et élevage en fûts de chêne, il est bon de le garder entre cinq et dix ans en cave afin qu’il donne toute son ampleur. « C’est un travail exceptionnel qui a été réalisé, se réjouit Raoul L’Herminier, conseiller général du canton de Joyeuse. Avec sa forte valeur ajoutée, le Chatus permet tout à la fois de maintenir l’aménagement de nos paysages –puisqu’il est majoritairement cultivé en terrasse– et donne les moyens de vivre aux viticulteurs sur nos territoires ». (Et toujours de consommer avec modération !) été 2011 - n°48 - - 27



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