Claude Fougeirol Plus que jamais, le temps médiatique s'emballe. Un événement chasse l’autre. Un tsunami au Japon laisse place à une crise de régime au Moyen-Orient qui elle-même s’efface devant un sordide fait divers. L'immédiateté est devenue la règle. Dans le bombardement continu d’information, guère de place pour ces 250 réfugiés lybiens qui disparaissent dans leur embarcation de fortune au large de la Tunisie le 2 juin, ou ces agriculteurs qui choisissent d’en finir avec la vie dans une indifférence quasi généralisée. Ne pas se laisser entraîner par le tourbillon, garder les pieds sur terre, conserver ses repères, cultiver ses valeurs, prendre du temps pour soi, sa famille et ses proches. Ces quelques exigences, que je souhaite partagées, sont plus que jamais essentielles dans ce contexte. Le Conseil général les fait siennes, conscient qu’il ne doit pas céder à la précipitation mais garder son cap. Notre département reste une terre qui conjugue la résistance avec le progrès. Le combat contre les gaz de schiste a été, en cela, exemplaire. L'Ardèche refuse des décisions imposées sans concertation et l'hypercentralisme qui dépossède chaque citoyen du droit à peser sur son destin. Les Elus locaux ne comprennent plus des réformes qui, sous couvert de progrès, conduisent à la fermeture de nos bureaux de poste, à des classes surchargées, à des hôpitaux où les personnels ont de plus en plus de mal à remplir leur tâche, faute de moyens. Notre département reste une terre qui conjugue la résistance avec le progrès édito Pendant que les ouvriers redoutent la fermeture de leur entreprise et que la sécheresse menace des exploitations agricoles, l’impôt sur la fortune est généreusement réformé pour restituer 1,8 milliard d’euros aux détenteurs de grand patrimoine. A la lecture de ce magazine, vous découvrirez que votre Conseil général a fait des choix radicalement différents. Nous voulons une Ardèche audacieuse et solidaire, attachée à l’économie réelle, productrice de richesses que génère le seul travail et qui rendent possible le pacte social. Nous voulons que les solidarités territoriales se traduisent par des actes concrets : créer un collège à Saint-Cirgues-en- Montagne, déployer l'accès au haut débit jusque dans les Cévennes, rénover 4 maisons de retraite cette année, accompagner 250 spectacles estivaux dans toute l’Ardèche… autant d’initiatives pour servir une ruralité que nous aimons vivante dans un monde plus juste et plus fraternel. Chaque page de ce magazine est la démonstration que l'Ardèche sait échapper au temps médiatique, qu'elle préfère ce qui lui semble essentiel et durable. Aux Ardéchoises, aux Ardéchois et à ceux que nous accueillerons en séjour chez nous, je souhaite que l'été soit un temps de répit, de ressourcement et d'échange parce que l'essentiel est là, peut-être en Ardèche plus qu'ailleurs encore. Bonne lecture et bonnes vacances. Pascal Terrasse Député de l’Ardèche Président du Conseil général été 2011 - n°48 - - 3