culture Culture La gestion archéologique du territoire La cellule archéologique départementale vient de terminer un chantier de diagnostic archéologique à Aubenas et va, d'ici quelques semaines, entreprendre des recherches sur le site du futur espace de restitution de la grotte Chauvet-Pont d'Arc. Tout au long de l'année, cette unité scientifique participe à la gestion archéologique du territoire en réalisant les opérations de diagnostics –prescrites par le service régional d’archéologie (Direction des affaires culturelles Rhône-Alpes)– lors de projets d’aménagement dans le département. Aujourd'hui et depuis 2003, selon la loi sur l’archéologie préventive, l'Etat a la possibilité d'émettre une prescription pour que les archéologues puissent intervenir en préalable au chantier d’aménagement et effectuer un diagnostic, puis si nécessaire, une fouille. On parle ici d'archéologie préventive. Ainsi, les programmes d’aménagement du territoire (tracé d’une route, aménagement d'un site touristique, etc) ou les opérations urbaines (ZAC et lotissement, parking, réalisation immobilière…) ne se font plus au détriment de l’étude approfondie des vestiges d’occupations humaines passées. Une mesure qui contribue aussi à informer les riverains du patrimoine archéologique de leur territoire : une chance est donnée à l'archéologie quand dans un même temps l'aménageur conserve la possibilité de modifier ou poursuivre son projet. Deux femmes… Aménager et connaître l’histoire d’un territoire… l’équation n’est pas toujours simple ! Conscient de la nécessité de concilier au mieux besoins et contraintes propres à l’aménagement de notre territoire, le 22 octobre 2007 le Conseil général se dotait d’une cellule archéologique, agréée par le ministère de la Culture et de la Communication. Composée de deux femmes, Joëlle Dupraz et Marion Charlet, toutes deux archéologues expérimentées, cette unité a un double but : favoriser le développement de la recherche et promouvoir et valoriser la connaissance du patrimoine archéologique. A ce titre, elle propose aux communes et 10 - - n°45 - automne 2010 aux associations conseils et assistance. Elle participe également à la transmission des savoirs en direction du public scolaire et du grand public à travers des actions pédagogiques et des actions de diffusion des connaissances. Marion Charlet à gauche et Joëlle Dupraz à droite : deux archéologues en tenue de travail ! Fouilles et analyses « Trois semaines sur le terrain et ensuite, trois semaines en laboratoire à analyser, à nettoyer, étudier, dater, remettre dans le contexte… » explique Marion Charlet. Les fouilles peuvent révéler deux types de vestiges : les vestiges bâtis, parfois en élévation, qui signent l'occupation humaine– le chantier d'Aubenas au printemps 2010 a fait apparaître un mur du xvi e siècle et un escalier en vis– et/ou des vestiges à l’aspect souvent plus ingrat comme les céramiques mais qui permettent de dater les couches archéologiques. Sur un diagnostic entrepris à Viviers, Joëlle et Marion ont retrouvé des murs, des céramiques fines, des sépultures qui montrent une occupation hors les murs de la ville, non seulement à la fin de l’Antiquité, mais aussi pendant le Moyen Âge. « Tout ce qui peut être rapporté au laboratoire est lavé, recollé quand c'est possible, identifié selon des thésaurus (catalogues). Partout où il y a eu l'homme, il reste des traces » rappelle Joëlle Dupraz. Les chantiers se suivent, ne se ressemblent pas… Dans quelques jours, les "deux dames de la cellule archéologie partiront fouiller de leurs pioches et de leurs truelles le site du Razal, où doit s’implanter l'Espace de restitution de la grotte Chauvet-Pont d'Arc. Là, trouverontelles des traces d'une occupation humaine ? Une loi pour prévenir Selon le Code du patrimoine : « L'archéologie préventive est régie par les principes applicables à toute recherche scientifique. Elle a pour objet d'assurer, à terre et sous les eaux, la détection, la conservation ou la sauvegarde des éléments du patrimoine archéologique affectés ou susceptibles d'être affectés par les travaux publics ou privés concourant à l'aménagement. Elle a également pour objet l'interprétation et la diffusion des résultats obtenus. » |