Claude Fougeirol Et si la ruralité était l’avenir de la France ? A l’heure où nos concitoyens placent la qualité de vie au rang de priorité, où le développement durable des territoires fait consensus, où la qualité des produits que l’on mange, de l’eau que l’on boit et de l’air que l’on respire est devenue déterminante, comment ne pas penser que l’Ardèche a un bel avenir devant elle ? Si cette perspective répond à une profonde demande, comment ne pas s’interroger sur un certain nombre d’orientations nationales en parfaite contradiction avec cette aspiration ? Fin programmée des Départements, renforcement des métropoles au détriment du monde rural, gel des financements de l’Etat, dégradation des services de santé et d’enseignement, la liste est longue des entraves qui compromettent notre capacité à répondre aux attentes légitimes des Ardéchois. A cette triste vérité, il convient d’y ajouter les souffrances d’un tissu industriel, souvent traditionnel et familial en Ardèche, que la crise frappe de plein fouet sans qu’aucun dispositif protecteur ne semble vouloir s’interposer pour éviter le pire. Les classes populaires sont les premières touchées et les classes moyennes payent un lourd tribut. Pour autant, les élus n’ont pas mandat pour baisser les bras et se résoudre à l’impuissance, je dis inlassablement qu’il nous faut construire une ruralité vivante et porteuse d’avenir. Nos services à la population doivent demeurer partout sur le territoire ardéchois et notre soutien aux entreprises ne doit pas se démentir, faute de quoi, c’est le dernier filet de protection de l’économie rurale qui disparaîtrait. Alors que le déficit de l’Etat atteint des records et que sa capacité d’intervention diminue L’Ardèche impulse le mouvement édito chaque jour un peu plus, seul le Conseil régional Rhône-Alpes témoigne de sa précieuse solidarité financière sur des dossiers importants. Pour maintenir sa capacité d’intervention, le Conseil général a dû aller aux limites de la rigueur dans sa gestion. Maîtrise des dépenses, mobilisation de co-financements. Tout est mis en œuvre pour optimiser la dépense publique. C’est à ce prix que nous avons pu éviter de diminuer l’aide aux communes, le soutien à l’économie ou aux associations. D’autres Départements ont préféré abandonner cette solidarité. Ainsi, l’Ardèche demeure en mouvement. Je suis fier de ce Département qui continue à accompagner le quotidien de certains tout en préparant l’avenir de bien d’autres. Entre la béatitude de ceux qui s’obstinent à défendre une réforme des collectivités territoriales qui sonne le glas des Départements et une opposition frontale qui confinerait au renoncement, je souhaite que l’Ardèche impulse le mouvement. Sentir les aspirations sociales, rendre possible ce qui est souhaitable à commencer par le droit de chacun à disposer de sa part de bonheur et inventer l’Ardèche que nous voulons à l’horizon d’une génération. Là est notre responsabilité collective. Là est aussi notre raison commune d’espérer. Parce que la ruralité est l’avenir de la France, nous mettrons l’Ardèche dans le sens de l’histoire ! Pascal Terrasse Député de l’Ardèche Président du Conseil général automne 2010 - n°45 - - 3