portraits 28 - - n°42 - hiver 2009-2010 Palmira Picon-Archier, directrice de « Quelques p’Arts… le SOAR » Scène Rhône-Alpes Confrontée au monde de l'industrie à 16 ans, côtoyant le monde des artisans quand elle passe son CAP de menuiserie, chauffeur de car à 24 ans, peintre amateur, c'est avec les rencontres artistiques proposées par les comités d'entreprises et l’éducation populaire qu'elle va véritablement découvrir l'art et la culture et ses enjeux. Formatrice de stage d’insertion, puis animatrice à la MJC d’Annonay, Palmira Picon-Archier est aujourd'hui la directrice d’une entreprise culturelle du Nord Ardèche. Nicole Boira, chargée de mission départementale aux droits des femmes et à l'égalité Nicole Boira est chargée de mission départementale aux droits des femmes et à l'égalité en préfecture. « Le droit de la femme est le fruit d'une longue conquête, initiée en 1910 par la journaliste allemande Clara Zetkin et aujourd'hui les femmes sont représentées autrement et occupent des postes importants ». « Plus de femmes pour plus de diversité » Y a-t-il une particularité à être une femme dans le monde de la culture ? « Oui je le pense car les femmes y sont beaucoup moins nombreuses. C’est pourquoi je salue le militantisme féminin pour toutes les avancées qu’il permet. Le respect de la personne, des droits humains et donc de la femme sont éminemment importants pour moi. Sans être une féministe au sens pur du terme c’est néanmoins avec mon parcours professionnel que je suis engagée en tant que femme. Très jeune j’ai perçu la nécessité de l’art et la culture dans la société, mais aussi que les moyens d’y accéder n’étaient pas faciles et je pense être entrée dans la culture comme on entre en politique au sens noble du mot. Après il y a surtout des particularités propres à chacun : j'ai ma façon de gérer, ma propre créativité, ma vision globale des choses, mon geste artistique, mon courant humaniste, ma personnalité en somme. Les femmes pourraient être plus nombreuses à la tête de structures du monde culturel, comme dans d'autres domaines d'ailleurs, c’est une question de justice sociale. Mais aussi dans le sens de la diversité. Une société est riche des gens qui la composent avec les femmes et les hommes, y compris ceux venus d'autres pays. Je suis moi-même d'origine espagnole, issue d'une immigration économique, et la culture a joué un rôle important pour ma propre émancipation en tant que femme. En 2002 c’est avec une équipe à majorité féminine que j’ai pu créer le SOAR. Partis quasiment de zéro et grâce aux élus(es) qui nous ont fait confiance, aujourd'hui il y a dix personnes employées. Nous sommes passés d’un équivalent temps plein de 0,80 à 7 tout en participant au développement des territoires avec lesquels nous travaillons. C'est aussi une façon de mettre du sens et d’affirmer que l’art, la culture, le social et l’économie sont complémentaires pour le bien vivre ensemble ». « Avoir de la force de conviction » Quelle est votre mission au sein de la préfecture ? « Agir pour les droits de la femme et l'égalité. Une mission qui tourne autour de différents axes, promouvoir les égalités professionnelles, respect et dignité de la personne, développer et renforcer le droit des femmes et veiller à l'articulation des temps de la vie professionnelle et familiale. Si cela est effectivement ma mission, elle est aussi celle de toutes les femmes du monde ». Comment agissez-vous pour la mener à bien ? « Il est indispensable de travailler en réseaux, il est impératif que cette mission soit à la fois interministérielle et partenariale avec plusieurs acteurs de la société civile. Cette mission, créée en 1996, n'avait jamais été occupée par un poste à plein temps et aujourd'hui j'en suis un peu l'aiguillon dans le plus grand respect des compétences de mes partenaires. Il faut beaucoup d'humilité dans cette fonction, c'est un métier qui demande de l'aptitude, de la force de conviction et un certain sens des négociations ». Nicole Boira est une femme convaincue pour qui la journée internationale du 8 mars est l'occasion de valoriser la femme. L'occasion d'améliorer la démocratie paritaire et de mettre en exergue tous les projets qui restent à faire. Elle ne le cache pas, « toute mission est faite pour être terminée un jour ». C'est tout le bien que l'on peut lui souhaiter car le poste disparaîtra alors avec les violences, les inégalités et la parité sera réalisée... |