[07] Reliefs n°42 déc 09/jan-fév 2010
[07] Reliefs n°42 déc 09/jan-fév 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°42 de déc 09/jan-fév 2010

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général de l'Ardèche

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 3,7 Mo

  • Dans ce numéro : Jean Saussac, l'artiste rayonnant.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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portraits Bénédicte Carrier, une femme polyvalente « J'ai même passé mon permis poids lourds » Françoise Gonnet-Tabardel, directrice du Syndicat de gestion des Gorges de l'Ardèche Une femme à la tête des Gorges 26 - - n°42 - hiver 2009-2010 Gérante de la laiterie Carrier qui commercialise les produits laitiers sous la marque « Areilladou », Bénédicte Carrier évolue dans un monde d'hommes. « Sur un effectif de 23 salariés, nous sommes trois femmes seulement. Vous constaterez que l'environnement est donc majoritairement masculin. Je m'entends très bien avec mes collègues féminines et je connais bien cet environnement car je viens d'un milieu où effectivement les hommes y étaient aussi en forte majorité : l'audiovisuel. J'avoue cependant volontiers que travailler avec des hommes, c'est avoir des rapports disons moins conflictuels, sans jalousie, ni animosité. J'aime effectivement travailler avec des hommes ». Un parcours atypique ? « Effectivement, il n'y a pas de continuité dans ma carrière professionnelle, je suis gérante de la laiterie Carrier depuis 2002 en ayant repris la suite de mon père Alfred qui lui l'avait créée avec son frère en 1966. » Un milieu plutôt masculin : de la fabrication des produits laitiers, yaourts, fromages secs et frais, crèmes, lait, fromages frais égouttés et les autres produits issus de l'agriculture biologique, les postes de travail sont variés mais pas seulement. Il y a des spécialités que la gérante embrasse volontiers pour le bien de son entreprise. « Je pense que le maître mot est polyvalence ! Ce que je m'applique à avoir. Je fréquente toutes les unités de En février 2009, le Syndicat de gestion des gorges de l'Ardèche (SGGA) a vécu une petite révolution. Pour la première fois, les rênes de sa direction ont été placées entre les mains d'une femme. Françoise Gonnet-Tabardel a grandi dans les Bouches-du-Rhône avant de s'installer à Rennes puis Lyon pour ses études d'ingénieur agronome suivi d’un DESS développement rural. Son choix de départ était dicté par l'envie de s'investir dans la coopération auprès de pays en voie de développement. Un rêve qu'elle a pu réaliser en travaillant au Chili auprès d'une ONG (organisation non gouvernementale) qui aidait les petits agriculteurs locaux. Elle a finalement production et pour la petite histoire, je viens même de passer mon permis poids lourds car de la fabrication à la livraison il faut savoir être partout ». Polyvalence et endurance ? « Oui car notre entreprise travaille durant toute l'année, il n'y a pas de fermeture, il faut gérer en continu ». Bénédicte Carrier est à la tête d'une entreprise et si cette pérennisation est une histoire de famille, elle est surtout une histoire de femme battante. Matthieu Dupont choisi de "faire du développement devant sa porte" en s'orientant sur le développement de l'environnement. Après un passage par le Conseil régional Rhône-Alpes, elle découvre l'Ardèche grâce à un poste au Parc naturel régional des Monts d'Ardèche. C'est le coup de foudre pour ces paysages cévenols. Là, elle rencontre son mari, avec qui elle a deux enfants. En février 2009, il faut se rapprocher de la vallée du Rhône pour un nouveau challenge. Le poste de direction du SGGA lui ouvre les bras. Elle y découvre "une autre Ardèche" et de nouvelles responsabilités. A Saint-Remèze, du haut de ses 37 printemps, Françoise Gonnet- Tabardel est à la tête d'une équipe de 14 permanents, assure l'interface avec les élus, gère au quotidien ces espaces naturels avec son équipe. Le but ? Permettre le développement local tout en préservant l'environnement dans un esprit de développement durable. Son rôle ? « Mettre tout cela en musique ». Être une femme ne lui semble ni un handicap, ni un atout. Cependant, elle s'interroge parfois « dans les réunions, je suis souvent la seule femme ». Elle constate en effet que, si les femmes cadres sont nombreuses, elles sont quasiment absentes des postes de direction. A sa question « est-ce les femmes ou les employeurs qui ne franchissent pas le cap ? », elle n'a pas la réponse, et qu'importe. Pour sa part, elle poursuit son chemin tout en constatant que malgré cette absence de parité « je suis un interlocuteur comme les autres ».
Sylviane Chusseau, agent de maintenance au collège Les Perrières à Annonay Le féminin de ce que l'on appelle « un homme à tout faire » Christelle Coulange Vigneronne « Petite, je voulais être prof ou institutrice... » Sylviane Chusseau est agent de maintenance au collège Les Perrières à Annonay. Depuis trois ans, elle assure les travaux de réparation et entretien, tant au niveau des casiers des élèves –souvent malmenés– que sur l'électroménager de la cuisine ou les prises, arrivées d'eau et de gaz, des salles de technologie et de physique. Carreaux cassés et néons en berne, wc bouchés sont son quotidien ! Sylviane est au féminin ce que l'on appelle « un homme à tout faire ». Situé à Bourg-Saint-Andéol, le Domaine Coulange est une valeur incontournable pour celui qui souhaite découvrir les meilleurs vins des Côtes du Rhône. Depuis 1996, Christelle, la fille issue d’une longue lignée de vignerons coopérateurs, après un BTS et des stages de vinification en Australie et en Afrique du Sud, s’est installée sur la propriété familiale pour y faire des vins à son image. « Aujourd’hui, mon père est responsable du vignoble tandis que je m’occupe de la vinification et de la commercialisation ». Le Domaine dispose de 34 hectares de vigne en Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Villages, en grenache et syrah pour les rouges, et grenache blanc, viognier, roussanne et marsanne pour les blancs. Aujourd’hui, Christelle, devenue tout récemment maman, fait un vin reconnu et apprécié des connaisseurs en Ardèche, en France et à l’étranger. Une partie de sa production est mise en bouteilles, 30 000 bouteilles par an sont vendues pour moitié en France, et pour le reste à l’exportation vers le Danemark, la Belgique, les Etats-Unis et l’Angleterre. « Bien sûr, j’aimerais augmenter la production et le nombre de bouteilles… Nous y travaillons ! ». Le vin ? La jeune vigneronne n’y est pas tombée dedans petite ! « Je voulais être prof ou institutrice, m’occuper d’enfants. Et puis, à 18 ans, je me suis aperçue que je souhaitais travailler en extérieur, ne pas rester enfermée dans une salle toute la journée ». Changement d’avis donc… pour la plus grande joie de Monsieur Coulange. « Petit à petit, je me suis intéressée à ce domaine sur lequel j’ai grandi. Et je me suis rendue compte que cela me plairait Il y a peu, elle a entrepris au collège l'aménagement complet d'une pièce, du sol au plafond, de la peinture à la pose des étagères. Cette ancienne réserve est ainsi devenue un pimpant bureau pour les surveillants. Sylviane, diplômée d'un Cap de menuisierébéniste, sait tout faire : « J'ai presque totalement construit ma maison. Mais je n'aime pas ce qui concerne les installations électriques... » Pas un véritable problème puisque l'agent-chef, qui coordonne tous les travaux de l'établissement scolaire, est un spécialiste dans ce domaine. Avant d’entrer dans la fonction publique territoriale, elle a travaillé chez des artisans, en usine et dans une fabrique de bateau dans sa Vendée natale. Dans un même temps, elle a élevé ses trois enfants. Les deux aînés sont restés dans l'Ouest de la France, mais sa plus jeune fille est avec elle en Ardèche. « Au collège des Perrières, j'exerce le métier que j’aime et je me sens bien intégrée dans l'équipe des TOS –les personnels techniciens, ouvriers et de services. L'ambiance est sympa et je vais régulièrement donner un coup de main en cuisine quand il manque du personnel. Tous les jours, je déjeune avec eux. » Si son atelier est son domaine réservé, Sylviane n'hésite pas à renseigner les élèves qui se montrent intéressés par son activité. « Au début, beaucoup étaient surpris de voir une femme faire ce type de travaux. Désormais leur réserve est tombée et Sylviane rêve de susciter quelques vocations, chez les garçons comme chez les filles ! d’y travailler ». Et c’est vraiment le cas ! Le métier ? « De plus en plus de femmes le font. Ce n’est pas un travail si masculin que ça… si, à part la partie mécanique et la maintenance des engins ! ». Depuis 1999, où elle a participé pour la première fois au concours général de l’agriculture » pour se situer », et a obtenu la médaille d’or, il ne se passe pas une année sans qu’elle n’en décroche une ou deux pour ses rouges. Une valeur sûre ! hiver 2009-2010 - n°42 - - 27



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