portraits Bénédicte Carrier, une femme polyvalente « J'ai même passé mon permis poids lourds » Françoise Gonnet-Tabardel, directrice du Syndicat de gestion des Gorges de l'Ardèche Une femme à la tête des Gorges 26 - - n°42 - hiver 2009-2010 Gérante de la laiterie Carrier qui commercialise les produits laitiers sous la marque « Areilladou », Bénédicte Carrier évolue dans un monde d'hommes. « Sur un effectif de 23 salariés, nous sommes trois femmes seulement. Vous constaterez que l'environnement est donc majoritairement masculin. Je m'entends très bien avec mes collègues féminines et je connais bien cet environnement car je viens d'un milieu où effectivement les hommes y étaient aussi en forte majorité : l'audiovisuel. J'avoue cependant volontiers que travailler avec des hommes, c'est avoir des rapports disons moins conflictuels, sans jalousie, ni animosité. J'aime effectivement travailler avec des hommes ». Un parcours atypique ? « Effectivement, il n'y a pas de continuité dans ma carrière professionnelle, je suis gérante de la laiterie Carrier depuis 2002 en ayant repris la suite de mon père Alfred qui lui l'avait créée avec son frère en 1966. » Un milieu plutôt masculin : de la fabrication des produits laitiers, yaourts, fromages secs et frais, crèmes, lait, fromages frais égouttés et les autres produits issus de l'agriculture biologique, les postes de travail sont variés mais pas seulement. Il y a des spécialités que la gérante embrasse volontiers pour le bien de son entreprise. « Je pense que le maître mot est polyvalence ! Ce que je m'applique à avoir. Je fréquente toutes les unités de En février 2009, le Syndicat de gestion des gorges de l'Ardèche (SGGA) a vécu une petite révolution. Pour la première fois, les rênes de sa direction ont été placées entre les mains d'une femme. Françoise Gonnet-Tabardel a grandi dans les Bouches-du-Rhône avant de s'installer à Rennes puis Lyon pour ses études d'ingénieur agronome suivi d’un DESS développement rural. Son choix de départ était dicté par l'envie de s'investir dans la coopération auprès de pays en voie de développement. Un rêve qu'elle a pu réaliser en travaillant au Chili auprès d'une ONG (organisation non gouvernementale) qui aidait les petits agriculteurs locaux. Elle a finalement production et pour la petite histoire, je viens même de passer mon permis poids lourds car de la fabrication à la livraison il faut savoir être partout ». Polyvalence et endurance ? « Oui car notre entreprise travaille durant toute l'année, il n'y a pas de fermeture, il faut gérer en continu ». Bénédicte Carrier est à la tête d'une entreprise et si cette pérennisation est une histoire de famille, elle est surtout une histoire de femme battante. Matthieu Dupont choisi de "faire du développement devant sa porte" en s'orientant sur le développement de l'environnement. Après un passage par le Conseil régional Rhône-Alpes, elle découvre l'Ardèche grâce à un poste au Parc naturel régional des Monts d'Ardèche. C'est le coup de foudre pour ces paysages cévenols. Là, elle rencontre son mari, avec qui elle a deux enfants. En février 2009, il faut se rapprocher de la vallée du Rhône pour un nouveau challenge. Le poste de direction du SGGA lui ouvre les bras. Elle y découvre "une autre Ardèche" et de nouvelles responsabilités. A Saint-Remèze, du haut de ses 37 printemps, Françoise Gonnet- Tabardel est à la tête d'une équipe de 14 permanents, assure l'interface avec les élus, gère au quotidien ces espaces naturels avec son équipe. Le but ? Permettre le développement local tout en préservant l'environnement dans un esprit de développement durable. Son rôle ? « Mettre tout cela en musique ». Être une femme ne lui semble ni un handicap, ni un atout. Cependant, elle s'interroge parfois « dans les réunions, je suis souvent la seule femme ». Elle constate en effet que, si les femmes cadres sont nombreuses, elles sont quasiment absentes des postes de direction. A sa question « est-ce les femmes ou les employeurs qui ne franchissent pas le cap ? », elle n'a pas la réponse, et qu'importe. Pour sa part, elle poursuit son chemin tout en constatant que malgré cette absence de parité « je suis un interlocuteur comme les autres ». |