solidarités Santé Le dépistage : le meilleur outil de prévention du cancer Malgré sa notoriété et la hausse continue de la participation, le dépistage organisé du cancer du sein, cinq ans après sa généralisation, doit encore convaincre… les principales intéressées. Idem pour le cancer de l’intestin. Un constat établi par le Groupement d’intérêt public (GIP) Drôme Ardèche Prévention Cancers, chargé du dépistage de ces deux cancers dans notre département. Pourtant, un dépistage organisé, un dépistage de qualité pour tous, reste la meilleure arme anti-cancer et peut sauver bien des vies. 16 - - n°42 - hiver 2009-2010 Depuis 2004, en Drôme et Ardèche, le travail de dépistage de Prévention Cancers (1) a permis de détecter 525 cancers du sein dont 20 en seconde lecture, ainsi que, depuis mai 2008, 100 cancers de l'intestin. Des résultats honorables (2), des chiffres encourageants –26 186 mammographies réalisées au 1er novembre– mais qui reflètent pourtant encore une participation insuffisante (52% pour le sein en 2009) des publics directement intéressés par ces campagnes de dépistage quand on sait qu’avec une participation de 60% de la population, nous aurions pu détecter 19 cancers supplémentaires en ce qui concerne le sein. « Nous constatons une stagnation de la participation en 2009 par rapport à 2008 ! La pente ascendante a commencé à fléchir en 2008, les chiffres de 2009 suivent exactement ceux de 2008 » explique le Dr Etienne Paré, directeur et médecin coordonnateur du GIP. « Pour le dépistage du cancer du sein, il est nécessaire que les femmes de nos territoires se mobilisent, adhèrent à ce programme de dépistage. Mais les professionnels de santé et les institutions ont leur rôle majeur à jouer, afin que la courbe se redresse ! » rajoute-t-il. En effet, rappelons qu'un taux de participation de 60% est attendu pour que le dépistage de masse organisé puisse donner les effets escomptés sur la diminution de la mortalité par cancer du sein, tant au niveau territorial que national. Le taux actuel ? Il est de 52% seulement. Même chose s’agissant du cancer de l’intestin. En Drôme Ardèche, 220 000 femmes et hommes sont concernés par le dépistage du cancer colorectal. « Les résultats 17 mois après le lancement de la campagne montrent que le nombre de personnes qui passent par leur médecin généraliste est insuffisant, le passage par le médecin traitant est un gage d'efficacité, de pertinence, de compréhension du test. Ces résultats montrent qu'il y a encore trop de résultats en attente et que certaines personnes dépistées ne vont pas jusqu'à la coloscopie, pourtant indispensable ! » précise-t-il. « Bien sûr, les études le montrent, les personnes ayant un suivi médical régulier sont plus enclines à participer à un dépistage fréquent, qu’il soit individuel ou organisé. Mais les freins au dépistage sont encore trop fréquents de la part d’une certaine frange de la population ». Les raisons de ces réticences ? Elles sont diverses et nombreuses : accès aux soins, facteurs socio-économiques, représentations négatives liées au cancer et au dépistage. Les résultats ? Des cancers non soignés, des vies non sauvées. (1) Drôme Ardèche Prévention Cancers est un groupement d’intérêt public –GIP– réunissant plusieurs partenaires institutionnels parmi lesquels le Conseil général de l’Ardèche, qui en prend la présidence en 2010. A sa tête et pour trois ans : Martine Finiels, vice-présidente du Conseil général chargée des solidarités et de la santé. (2) Pour évaluer la qualité du dispositif, l’Institut National du Cancer et l’Institut de Veille Sanitaire attendent pour la France entière 6,2 cancers pour 1000 femmes dépistées ; nous sommes à ce jour à 6,27 cancers détectés pour 1000 femmes dépistées. Plus d’infos : Drôme Ardèche Prévention Cancers 9 Rue Méliès – 26000 Valence – Tél : 04 75 43 04 61 mél : contact@dapc.fr www.prevention-cancers-26-07.fr A savoir Dépistage du cancer du sein Il concerne les femmes de 50 ans à 74 ans. La campagne de dépistage propose une mammographie tous les deux ans, prise en charge à 100%, sans avance de frais, avec le radiologue de son choix. Dépistage du cancer colorectal Il concerne les hommes et les femmes de 50 à 74 ans. Drôme Ardèche Prévention Cancers invite le public concerné à se rendre chez son médecin traitant pour en parler.