[04] Alpes de Haute-Provence n°157 mai 2017
[04] Alpes de Haute-Provence n°157 mai 2017
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°157 de mai 2017

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général des Alpes de Haute-Provence

  • Format : (206 x 265) mm

  • Nombre de pages : 20

  • Taille du fichier PDF : 2,2 Mo

  • Dans ce numéro : François Ragolski, champion du monde de voltige parapente.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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Culture À noter L’exposition « Derrière Terre du la milieu, paroi, la terre grotte ouverte Chauvet » est - visible Pont d’Arc jusqu’au révélée par la 3D » est ouverte 8 octobre jusqu’au 30 novembre Conférence Tout au long le de 7 l’exposition, avril à 18h00, au les musée, cartes sensibles par Marie de Bardisa, Mathias conservatrice Poisson (voir N°155), de la grotte artiste Chauvet, l’original voyageur, présentent des parcours de La vie Caverne de personnes du Pont rencontrées d’Arc (le fac-similé) remporte depuis dans les environs de Forcalquier. son ouverture, en avril 2015, un immense infos pratiques succès populaire sur www.museede-salagon.com million visiteurs) (plus d’un www.cavernedupontdarc.fr 10 BOULANGEHIL Il y a toujours eu des migrants ! La Haute Provence, un territoire reculé et refermé sur son identité ? Pas du tout ! Depuis l’Antiquité, c’est une région de passage. À Salagon, musée et jardins, une exposition intitulée « Terre du milieu, terre ouverte » retrace les mouvements de population entre 1800 et 2017. La Haute Provence est une terre de mobilité et de migrations. Durant l’Antiquité et le Moyen-Âge, les passages se font par les cols des Alpes et la voie Domitienne. Ensuite, pendant des siècles, les échanges entre le haut-pays et le bas-pays provençal ne cessent pas  : des Bas-Alpins (les gavots) descendent vers la Provence urbaine et maritime, notamment à Marseille, pour fuir la pauvreté. Ils se déplacent au gré des travaux saisonniers ou s’installent comme ouvriers, artisans, commerçants… Par ailleurs, on assiste à des migrations saisonnières entre France et Italie  : colporteurs, charbonniers, bergers… D’autres (venus de Barcelonnette, La Brillanne, Oraison ou Forcalquier) émigrent vers des contrées lointaines, au Mexique, notamment, où ils développent des affaires. Du milieu du XIX e siècle aux années 1960 l’important exode rural rend le département exsangue. Puis, à l’inverse de ce flux d’émigration, on assiste tout au long du XX e siècle à l’arrivée de nouvelles populations  : des Italiens qui fuient la pauvreté ou le fascisme (ils sont mineurs, charbonniers, paysans, bergers, artisans...) et les victimes d’autres drames (Espagnols, Albanais, Harkis, Laotiens...). La filière agricole sollicite aussi des populations nord-africaines et portugaises venues travailler dans la viticulture, le maraîchage et les travaux forestiers. Dans les années 1970, la Haute Provence, comme les Cévennes et l’Ardèche, est une terre de prédilection pour les néoruraux à la recherche d’une autre façon de vivre. Ces démarches se poursuivent dans les années 80 avec des nouveaux habitants venus de toutes les régions françaises et d’autres pays (Belgique, Allemagne, Pays-Bas…). Et actuellement ? Forcalquier vient de dépasser les 5 000 habitants… Cette commune, comme celles qui l’entourent, continue donc à se développer. Qui sont ces nouveaux Bas-Alpins ? Dans cette exposition, Salagon nous invite donc à découvrir les migrations qui ont fait le territoire de la Haute Provence, à travers des documents d’archives, des photographies et dessins artistiques, des portraits et des témoignages d’habitants (issus de deux enquêtes ethnologiques contemporaines - 1999 et 2016), et de nombreux objets du quotidien sortis de ses collections.
Des fouilles archéologiques préventives Salagon est un lieu habité depuis plus de 1000 ans et les traces superposées sont nombreuses  : villa romaine, cabanes gauloises, basilique paléochrétienne, nombreuses sépultures (entre les V e et VIII e siècles), prieuré du XII e siècle… Le site a été le théâtre de nombreuses campagnes de fouilles depuis 1966. Elles reprennent cette année avant les travaux de mise en place de cheminements accessibles aux personnes à mobilité réduite. Ce sont les scientifiques du Service départemental d’archéologie qui sont à la manœuvre à la demande des services culturels de l’État. La campagne se déroule en deux phases  : durant le diagnostic qui vient de s’achever, des tranchées ont été creusées devant la façade sud du prieuré afin d’évaluer les zones potentiellement riches, là où il faudra fouiller en priorité en octobre 2017. Et les surprises sont déjà au rendez-vous ! Vincent Bucio, archéologue et responsable du chantier, nous en dit plus. Comment avez-vous procédé ? « Cette intervention s’est déroulée en quatre temps. 1er temps  : une pelle mécanique a creusé des tranchées sous l’œil attentif d’un archéologue qui l’arrête dès que quelque chose apparaît. 2 e temps  : lorsqu’un élément est apparu, on fouille doucement avec des outils, à la main (truelle, pelle, pioche) et on progresse lentement. On finit avec un aspirateur et des outils de dentistes pour dégager les objets, le plus délicatement possible. 3 e temps  : soit on détruit au fur et à mesure ce qu’on découvre pour aller vers des couches plus profondes, soit on laisse en l’état et on recouvre pour protéger. Au préalable, on accumule le maximum d’informations (photos, dessins, 11 relevés topographiques, mesures, commentaires, mobilier). 4 e temps  : on rédige un rapport de fouille qui rend compte de ce qui a été trouvé. » Et qu’avez-vous trouvé ? « Une voie caladée qui révèle la présence d’une ferme au XIX e siècle. Beaucoup de sépultures empilées (nous avons fouillé cinq niveaux), du Moyen-Âge à l’époque moderne (XVI e - XVIII e siècle). Des portions de murs importants qui pourraient être les restes d’une enceinte. Des céramiques du XI e siècle. Des fondations romaines parallèles à celles du prieuré. Et surtout, ce qui pourrait être un four à chaux de 3 m de diamètre et profond d’1,50m. À l’automne nous reprendrons certaines zones de façon plus poussée. Pour l’instant la meilleure protection c’est de tout recouvrir. » Culture Si vous découvrez un vestige, vous avez l’obligation légale de le signaler à la mairie ou au Service départemental d’archéologie (SDA). 13 rue Docteur Romieu CS 70216 04995 Digne-les-Bains Cedex 9 Tél. 04 92 30 04 35 archeologie@le04.fr



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