Culture À noter L’exposition « Derrière Terre du la milieu, paroi, la terre grotte ouverte Chauvet » est - visible Pont d’Arc jusqu’au révélée par la 3D » est ouverte 8 octobre jusqu’au 30 novembre Conférence Tout au long le de 7 l’exposition, avril à 18h00, au les musée, cartes sensibles par Marie de Bardisa, Mathias conservatrice Poisson (voir N°155), de la grotte artiste Chauvet, l’original voyageur, présentent des parcours de La vie Caverne de personnes du Pont rencontrées d’Arc (le fac-similé) remporte depuis dans les environs de Forcalquier. son ouverture, en avril 2015, un immense infos pratiques succès populaire sur www.museede-salagon.com million visiteurs) (plus d’un www.cavernedupontdarc.fr 10 BOULANGEHIL Il y a toujours eu des migrants ! La Haute Provence, un territoire reculé et refermé sur son identité ? Pas du tout ! Depuis l’Antiquité, c’est une région de passage. À Salagon, musée et jardins, une exposition intitulée « Terre du milieu, terre ouverte » retrace les mouvements de population entre 1800 et 2017. La Haute Provence est une terre de mobilité et de migrations. Durant l’Antiquité et le Moyen-Âge, les passages se font par les cols des Alpes et la voie Domitienne. Ensuite, pendant des siècles, les échanges entre le haut-pays et le bas-pays provençal ne cessent pas : des Bas-Alpins (les gavots) descendent vers la Provence urbaine et maritime, notamment à Marseille, pour fuir la pauvreté. Ils se déplacent au gré des travaux saisonniers ou s’installent comme ouvriers, artisans, commerçants… Par ailleurs, on assiste à des migrations saisonnières entre France et Italie : colporteurs, charbonniers, bergers… D’autres (venus de Barcelonnette, La Brillanne, Oraison ou Forcalquier) émigrent vers des contrées lointaines, au Mexique, notamment, où ils développent des affaires. Du milieu du XIX e siècle aux années 1960 l’important exode rural rend le département exsangue. Puis, à l’inverse de ce flux d’émigration, on assiste tout au long du XX e siècle à l’arrivée de nouvelles populations : des Italiens qui fuient la pauvreté ou le fascisme (ils sont mineurs, charbonniers, paysans, bergers, artisans...) et les victimes d’autres drames (Espagnols, Albanais, Harkis, Laotiens...). La filière agricole sollicite aussi des populations nord-africaines et portugaises venues travailler dans la viticulture, le maraîchage et les travaux forestiers. Dans les années 1970, la Haute Provence, comme les Cévennes et l’Ardèche, est une terre de prédilection pour les néoruraux à la recherche d’une autre façon de vivre. Ces démarches se poursuivent dans les années 80 avec des nouveaux habitants venus de toutes les régions françaises et d’autres pays (Belgique, Allemagne, Pays-Bas…). Et actuellement ? Forcalquier vient de dépasser les 5 000 habitants… Cette commune, comme celles qui l’entourent, continue donc à se développer. Qui sont ces nouveaux Bas-Alpins ? Dans cette exposition, Salagon nous invite donc à découvrir les migrations qui ont fait le territoire de la Haute Provence, à travers des documents d’archives, des photographies et dessins artistiques, des portraits et des témoignages d’habitants (issus de deux enquêtes ethnologiques contemporaines - 1999 et 2016), et de nombreux objets du quotidien sortis de ses collections. |