Culture Un artiste promeneur « Le Département élabore une politique culturelle volontaire sur tout le territoire et dans l’ensemble des champs disciplinaires, dans le but de diffuser des œuvres, de développer des pratiques artistiques et de sensibiliser et d’éduquer tous les publics. Afin de favoriser la présence d’artistes et de mener des actions de découverte et de sensibilisation à l’art contemporain, nous avons signé une convention avec le Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC). Ainsi, depuis trois ans, grâce à cette collaboration, des élèves, des étudiants, des médiateurs et plus généralement un grand nombre d’habitants ont pu bénéficier d’expositions grâce à des prêts d’œuvres, des formations, des actions de médiation, des interventions d’artistes, de la création de catalogues d’expositions et d’outils pédagogiques... » Sophie Balasse, vice-présidente du Conseil départemental, déléguée à la culture Grâce à la collaboration entre le Département et le Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC), l’artiste pluridisciplinaire Mathias Poisson, crée et intervient depuis 2015 dans les Alpes de Haute-Provence. L’année dernière, cet artiste atypique a réalisé un ensemble de projets qui ont ponctué notre territoire dans lequel il vient de s’installer. MP - « On n’est pas dans ce département par hasard, il y a beaucoup d’énergie. J’ai très envie d’y développer de nombreux projets. » Mathias Poisson est un artiste promeneur. Depuis quelques années il a un intérêt particulier pour la promenade et l’appropriation subjective des lieux, à travers plusieurs supports tels que la carte, la visite guidée ou la performance. Il aborde la marche comme un espace de recherche artistique pluridisciplinaire. Il invite à prendre le temps d’errer dans notre monde et à le regarder sous toutes ses coutures. La marche est le prétexte à un partage généreux d’histoires personnelles avec ceux qui l’accompagnent. Il retranscrit ensuite ces balades sensibles dans des dessins insolites, où des éléments graphiques réels dialoguent avec des ambiances ou des narrations. 06 Animation avec les élèves du collège de Forcalquier. MP - « En 2003, j’emménage à Marseille que je ne connais presque pas. Je décide alors de faire chaque jour une promenade à pied pour découvrir cette ville. Ensuite je dessine mon itinéraire dans un cahier. De cette pratique est née une série de cartes qui m’ont nourri et guidé pendant plus de dix années. En 2015, j’emménage près de Forcalquier et décide de reprendre cette expérience qui m’a tant marqué : réaliser un corpus de cartes à partir de ma perception subjective d’une portion de territoire, celui que j’ai pratiqué avec mes jambes, mes yeux et mes imaginaires et ceux des personnes avec qui je déambule. Pour fabriquer mes cartes, je me laisse guider par ce que le terrain m’offre : les ambiances, les coutumes locales et les particularités des alentours. J’affectionne les chemins de traverse. Je flâne, je ferme les yeux, j’écoute, je goûte les végétaux, je fais la sieste, je fais des rencontres. Ensuite je dessine de mémoire, à la plume. Je colorie enfin avec des encres végétales que je réalise à partir de ce que je trouve sur le terrain : végétaux et minéraux que je fais macérer, infuser ou chauffer. C’est une façon de capter l’essence d’un lieu. Mes cartes me permettent d’agrandir l’espace, de le déplier et le remplir d’invisible, elles font état des mille questions qui me traversent quand je m’immerge dans un paysage rural. » |