En direct des jardins de Salagon* L’osier Le terme « osier » s’applique aux rameaux longs et flexibles de plusieurs saules qu’on émonde (coupe) chaque année afin de leur faire produire des repousses utilisables en vannerie. Il désigne aussi l’arbre lui-même. En France, on compte 350 variétés d’osier, le genre Salix est doué pour l’hybridation, et est un casse-tête pour les botanistes. L’osier le plus employé en Europe moyenne est Salix viminalis, autrement dit : saule des vanniers. Les récoltes sauvages exploitent surtout le Salix alba (vege blanc en provençal). En culture on lui préfère sa variété vitellina. On retiendra aussi le saule fragile (Salix fragilis) plutôt montagnard, l’osier rouge (Salix purpurea, vege rouge), ou le saule drapé (Salix elaeagnos), fréquent au bord de la Durance et du Buëch. En provençal, les saules sont appelés sause, les osiers (plus petits) sont des veges ou des amariniers. L’osier est récolté après le solstice d’hiver. Stockés à l’état sec, les rameaux doivent être trempés avant utilisation pour retrouver la souplesse indispensable au tressage. On les utilise entiers ou sous forme d’éclisses (brin fendu dans le sens de la longueur). L’osier change de nom suivant son état : osier vert au moment de la récolte, osier brut après séchage, il devient osier blanc après écorçage. L’osier buff, 14 de couleur chamois, est obtenu en faisant bouillir les rameaux avec leur écorce. Activité domestique, la vannerie d’osier se développa et devint une véritable industrie au cours du XIX e siècle. Les Tziganes d’Europe centrale propagèrent dans toute la France des variétés et des techniques. L’osier alors mis en culture en France est en extinction aujourd’hui, des 75 000 ha de 1875, il n’en reste plus que 50 ha. En Provence, Vallabrègues, près de Tarascon, comptait 500 vanniers au début du XX e siècle. Dans le Luberon, Cadenet a aussi connu une importante activité de vannerie. Au jardin, la culture de l’osier ne demande que de la lumière sur un sol profond et frais. Aucun saule ne tolère l’ombre bien longtemps. Le bouturage par plançon (portion de rameau d’hiver de la grosseur d’un doigt, d’environ 60 cm de long, enterré aux deux tiers dans le sol) reste la meilleure méthode de propagation. L’entretien consistera à empêcher l’étouffement par l’herbe et à maintenir le sol toujours humide. Animations autour de l’osier 1) 2 journées gratuites d’initiation au tressage végétal ont permis de réaliser des costumes et des masques qui serviront lors du carnaval du 5 mars. 2) La classe de CE2-CM1 de l’école de Mane accompagnée du collectif Safi, réalisera une « Tabane », structure faite d’osier tressé et de canne de Provence. 3) Des ateliers d’initiation à la vannerie pour les enfants sont organisés pendant les vacances de Pâques et d’été. 4) Pour les scolaires : ateliers d’initiation à la vannerie à la demande Rens. Tél. 04 92 75 70 50 www.musee-de-salagon.com * Cette rubrique régulière, est assurée par François Tessari, responsable des jardins de Salagon, musée et jardins, à Mane |