[04] Alpes de Haute-Provence n°155 mars 2017
[04] Alpes de Haute-Provence n°155 mars 2017
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°155 de mars 2017

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général des Alpes de Haute-Provence

  • Format : (205 x 264) mm

  • Nombre de pages : 20

  • Taille du fichier PDF : 2,3 Mo

  • Dans ce numéro : les Pénitents des Mées, le début d'une aventure géologique.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 10 - 11  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
10 11
- Espaces naturels sensibles Au cœur des Pénitents Le site géologique des « Pénitents des Mées », témoin singulier de la formation des Alpes, est bien connu de ceux qui empruntent la vallée de la Durance. L’aménagement d’un sentier, permettant un accès sécurisé pour le public, vient d’être réalisé par le Département en partenariat avec la commune. Il s’inscrit dans un ambitieux projet franco-italien de tourisme durable, financé par l’Union européenne. 10 Le site des « Pénitents des Mées » est classé et protégé au niveau national et sur le plan départemental comme Espace Naturel Sensible prioritaire*. Ces classements ont pour objectif de concilier à la fois la préservation de lieux fragiles et leur découverte par le public. L’aménagement d’un nouveau sentier marque, ici en plus, le lancement du projet franco-italien Alcotra « L’@venture géologique, sur les traces de F. Sacco et de E. A. Martel » dont le but est de proposer un voyage original et ludique de découverte dans l’espace transfrontalier, de sites géologiques remarquables. Les rochers des Pénitents ont été sculptés par l’érosion dans une roche composée de galets naturellement cimentés entre eux et appelée poudingue (par analogie entre la roche et le dessert, le pudding). Ils sont le résultat de l’accumulation de matériaux arrachés aux Alpes sur une période allant de 2 à 12 millions d’années. Au fil du temps et soumis à des processus physiques et chimiques, ces alluvions se sont transformées en roche dure. Lorsque le lit de la Durance s’est créé, les poudingues des Mées ont résisté et ont formé une haute barrière au-dessus de la plaine qui s’étire sur près de 1 500m à une altitude moyenne de 100m. Au-delà de sa valeur géologique et paysagère, le site recèle une flore et une faune diversifiées dont plusieurs espèces protégées. Le nouveau départ du sentier s’effectue au-dessus de la chapelle Saint-Roch qui domine le village, et permet de découvrir, grâce à un cheminement en crête, l’intérieur des formations rocheuses de façon inattendue et spectaculaire. Il est ponctué de belvédères et équipé de panneaux d’information. Il offre un large panorama sur la vallée de la Durance et la montagne de Lure. C’est une boucle de 4km (2h) qui sinue sur des terrains escarpés et demande d’être bien chaussé. Attention, la plus grande prudence s’impose (notamment pour les enfants) car la première partie de l’itinéraire chemine souvent à flanc de falaise et longe parfois un précipice. Au retour, n’hésitez pas à parcourir les ruelles étroites et pittoresques du village, ponctuées d’éléments patrimoniaux remarquables. * Depuis 2008, 11 autres ENS prioritaires ont été aménagés  : Les Gorges d’Oppedette/Saint Maurin, Guègues (La Palud-sur-Verdon)/Le Lac de Mison (Mison et Upaix - 05)/Le Point Sublime (Rougon)/Les Mourres (Forcalquier)/La Retenue de L’Escale (L’Escale et Château-Arnoux-Saint-Auban)/Les Sources du Coulomp (Le Fugeret et Castellet-lès-Sausses)/Les Grés d’Annot/Les Eaux Tortes (Méolans-Revel)/Le sommet de la Montagne de Lure (Cruis, Saint-Étienne-les-Orgues).
Une rivière souterraine méconnue L’Espace Naturel Sensible « Les Sources du Coulomp » fait partie des sites prioritaires retenus par le Département. Mais si ce site est remarquable en surface, il devient vraiment exceptionnel si comme quelques privilégiés on plonge sous terre. À la fin des années 50, des spéléologues niçois s’aventurent jusqu’à la source d’un affluent du Var, Le Coulomp. Ils repèrent une grotte perchée ; hélas, au bout de quelques mètres, la voûte de la galerie plonge sous l’eau  : la suite est réservée aux plongeurs. Pendant une vingtaine d’années quelques acharnés ne parviendront qu’à franchir trois siphons et à explorer 300 m de galeries étroites. En 2007, deux spéléologues (Philippe Audra et Jean- Claude Nobécourt) viennent voir cette grotte oubliée au cœur de la montagne de Baussebérard et sont impressionnés par le débit de la source. Grâce à un peu d’ingéniosité, le concours des gens du pays et l’aide d’amis spéléos, ils parviennent à vider les siphons et en novembre un énorme réseau de galeries sèches est découvert. La rivière est passée par là. Une équipe de haut niveau (venue de toute l’Europe) se réunit ensuite régulièrement pour explorer ce réseau réservé à des spéléos habitués aux conditions extrêmes. Les découvertes se succèdent  : en 2008, une galerie est explorée sur plus d’un kilomètre ; en 2009, le Coulomp souterrain est enfin atteint ; en 2011, le réseau dépasse les 10 km de galeries ; et en 2013, après 3 ans de travail acharné, une seconde entrée est ouverte dans un vallon adjacent. Mais avec deux heures de marche d’approche, une température de 2°C par endroits, une eau à 6°C parfois impétueuse dans laquelle il faut nager, la grotte des Chamois demeure réservée à des spéléologues très aguerris. Aujourd’hui, le réseau exploré, à cheval sur les communes de Castellet-lès-Sausses et de Méailles, dépasse 13 km pour une dénivellation de plus de 300m. La grotte des Chamois est de loin la plus longue du département, et le Coulomp est la plus grosse rivière souterraine accessible aux spéléologues non plongeurs en France. Et la plus belle ! Le réseau révèle des paysages vierges d’une beauté époustouflante. Mais les objectifs étaient aussi scientifiques  : le massif du Grand Coyer est un terrain d’études exceptionnel pour comprendre la façon dont un massif calcaire intègre les pluies saisonnières, les orages exceptionnels, la sécheresse estivale, la fonte des neiges… (voir p.16). Le Département participe au financement d’une étude sur la ressource en eau du Coulomp, réalisée jusqu’en 2018 par l’association CRESPE, composée d’universitaires. 11



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :