[04] Alpes de Haute-Provence n°150 octobre 2016
[04] Alpes de Haute-Provence n°150 octobre 2016
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°150 de octobre 2016

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général des Alpes de Haute-Provence

  • Format : (206 x 265) mm

  • Nombre de pages : 20

  • Taille du fichier PDF : 4,0 Mo

  • Dans ce numéro : sapeurs-pompiers, des équipes adaptées aux risques locaux.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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Environnement Un site unique en Europe Docteur Didier Bert, Conservateur de la Réserve. Fin mai 2015, Myette Guiomar, géologue de la Réserve Naturelle Nationale Géologique de Haute-Provence (la Réserve), en exploration dans les robines, collines de marnes noires des hautes vallées de l’Asse, trouvait des fossiles de vertèbres de grande taille. Ce fut le début d’une aventure qui mobilise depuis une douzaine de scientifiques. Les fouilles commencées l’année dernière se sont poursuivies cet été. Dr Didier Bert  : « Cet été nous avons poursuivi les fouilles interrompues il y a un an. À côté des premiers restes de vertèbres, avaient été découvertes les palettes natatoires (pattes en forme de nageoire) complètes, avec tout le reste du train arrière, d’un plésiosaure encore inconnu pour la science et peuplant les fonds marins du Crétacé. La fouille avait aussi mis au jour une grande quantité d’ammonites dont certaines pouvaient atteindre 06 une assez grande taille (jusqu’à 70 cm). Enfin, c’est tout un écosystème qui avait été exhumé puisque nous avions trouvé d’autres restes  : dents d’ichtyosaure, écailles, vertèbres et dents de poissons (du type barracuda), aiguillons de requin, ainsi que d’autres mollusques. Fin juin, nous avons décapé les couches superfi cielles avec une pelle mécanique et nous avons préparé l’intervention de l’équipe de Paléorhodania (paléontologues et géologues de plusieurs spécialités) dirigée par le Dr Jeremy Martin (chercheur à l’Université Lyon 1), comme l’année dernière. Du fait de la grande diversité des trouvailles nous avons élargi l’équipe, notamment avec un spécialiste des requins de l’Université de Montpellier. Les chercheurs sont intervenus du 11 au 22 juillet, et les agents de la Réserve ont été présents sur le chantier tout le mois. Le chantier a confirmé l’identifi cation
d’un plésiosaure. Une créature qui faisait de 6 à 8 m de long. On a trouvé des vertèbres caudales (queue) et des phalanges de membres arrière. Pour l’instant le squelette n’est pas encore complet mais il reste suffisamment de surface à explorer pour espérer trouver une partie des membres avant et peut-être le crâne. On a trouvé beaucoup d’autres ammonites intéressantes et spectaculaires qui confirment la richesse de la biodiversité présente à cette époque. Mais aussi des dents de cinq espèces différentes de requins, dont au moins une espèce de requin charognard, ressemblant au requin actuel du Groenland, et dont on pense qu’il aurait pu se nourrir de la carcasse du plésiosaure. Le saviez vous ? Ensuite, nous avons profité de la présence des scientifiques pour explorer quelques autres secteurs de la Réserve dans des couches du même âge. On a mis au jour un patrimoine paléontologique très intéressant comprenant des éléments osseux et des ammonites. Des recherches ont également été faites dans des couches du Trias qui ont également révélé des restes osseux. Nous sommes très satisfaits des nouvelles découvertes obtenues lors de la campagne de fouille de cette année et des éléments qui vont enrichir de façon importante la connaissance du patrimoine de la Réserve. Une grande partie de ce qu’on a trouvé était inconnue. 07 Un plésiosaure, pour cet Âge-là, c’est unique en Europe. De même la concentration en ammonites et leur qualité sont très exceptionnelles. » Et maintenant ? « Les fossiles extraits vont rejoindre ceux de l’an dernier pour être préparés en laboratoire puis étudiés. Ces découvertes feront ensuite l’objet de publications scientifiques. Mais l’aventure n’est pas terminée, rendez-vous est déjà donné l’an prochain pour la poursuite du chantier, à la recherche de nouveaux restes. Nous avons la confirmation que le territoire de la Réserve a un énorme potentiel et que nous ferons encore de belles découvertes. On n’est pas au bout de nos surprises c’est certain ! » n Ère mésozoïque (Ère secondaire)  : ére géologique qui comprend trois périodes, le Trias (entre -252 et -201 millions d’années), le Jurassique, et le Crétacé (de -145 à - 66/65 millions d’années). Le Crétacé se termine avec la disparition des dinosaures non-aviens, des ammonites et de nombreuses autres formes de vie). n Plésiosaure  : reptile marin (ce n’est pas un dinosaure) qui ne ressemble à aucun animal contemporain. Il possédait un cou de près de deux mètres et se nourrissait de poissons et de crustacés. Les fouilles ont été menées par les agents de la Réserve épaulés par des bénévoles amateurs de géologie et l’équipe de Paléorhodania complétée par des spécialistes. Elles ont été facilitées par la commune de Tartonne et l’Office National des Forêts. Le site a de nouveau été enfoui sous plusieurs mètres de roches, et fait l’objet d’une surveillance régulière. Les agents de la Réserve ont été présents tout l’été sur l’ensemble du terrain de la Réserve, à la rencontre du public pour surveiller mais surtout pour informer et expliquer. La Réserve Naturelle Nationale Géologique de Haute-Provence est gérée depuis 2014 par le Département. C’est la plus grande réserve géologique protégée en Europe, avec des sites uniques sur près de 2 300 km 2 et 59 communes. Réserve Naturelle Nationale Géologique de Haute-Provence Tél. 04 92 30 08 30 didier.bert@le04.fr



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