[04] Alpes de Haute-Provence n°149 septembre 2016
[04] Alpes de Haute-Provence n°149 septembre 2016
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°149 de septembre 2016

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général des Alpes de Haute-Provence

  • Format : (206 x 265) mm

  • Nombre de pages : 20

  • Taille du fichier PDF : 2 Mo

  • Dans ce numéro : la renaissance du collège de Riez.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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Solidarité Des parcours de vie sans ruptures uns ruptures Évelyne Faure, vice présidente du conseil départemental, déléguée aux personnes handicapées. Le Département s’est porté volontaire auprès du ministère de la santé pour expérimenter une nouvelle approche de l’accompagnement des personnes handicapées. Nous avons demandé à Évelyne Faure, vice-présidente du Conseil départemental, déléguée aux personnes handicapées, de nous en dire plus  : « Notre département fait partie des 24 territoires pionniers retenus en France, sur la période 2016-2017, pour mettre en œuvre de nouvelles solutions d’accompagnement pour les enfants et les adultes handicapés. Le dispositif, intitulé « Une réponse accompagnée pour tous », sera étendu à l’ensemble du territoire au 1er janvier 2018. En juin, j’étais aux côtés de Gilbert Sauvan, président du Conseil départemental, accompagné d’Éric Lavis, directeur académique des services de l’Éducation Nationale, et de Dominique Gauthier, de l’Agence Régionale de Santé (ARS), lorsqu’il a réuni les représentants des établissements, services, et associations qui s’adressent aux personnes handicapées, pour officialiser le lancement de la démarche. » Quel est l’intérêt de ce changement ? « Notre collectivité est déjà engagée au quotidien dans une démarche de soutien aux personnes handicapées, 06 grâce aux actions de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) et au financement d’aides aux personnes et aux établissements. Mais nous souhaitons aller plus loin. L’objectif de ce projet est de garantir un parcours de vie sans rupture, de ne laisser personne « sans solution ». Et concrètement ? « Le projet s’articule autour de quatre idées  : 1- Garantir que les professionnels (MDPH, associations, Éducation Nationale, hôpitaux...) se coordonneront pour proposer autre
chose à la personne dont la demande de place dans une institution spécialisée n’a pu être satisfaite. 2- Avec l’ensemble des partenaires (ARS, Sécurité sociale, associations, hôpitaux…), éviter les situations où une personne ne peut pas être prise en charge pour des raisons administratives 3- Mieux prendre en compte la parole des personnes handicapées et de leurs familles, en les associant aux décisions. 4- Accompagner les professionnels face aux changements induits par ce programme qui implique une évolution des dispositifs en place. L’institution ne sera plus la seule réponse. Par exemple, il sera intéressant de développer plus de passerelles entre les établissements et l’école, comme ça se fait déjà avec les ITEP (Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique). » Comment cela va-t-il se traduire dans notre département ? « D’abord, nous n’avons pas attendu pour proposer des « plans B » aux enfants, notamment, grâce à l’Éducation Nationale. Par exemple, la plupart des enfants en attente d’IME sont scolarisés dans des classes ordinaires ou spécialisées. Une analyse des besoins a fait apparaître des attentes pour une centaine d’enfants et une centaine d’adultes. Des échanges ont déjà permis de résoudre une bonne partie de ces besoins, et d’autres contacts sont prévus. Cette nouvelle démarche est animée par la MDPH. Plusieurs actions très concrètes ont déjà commencé ou sont prévues  : la tenue, à l’initiative de la MDPH, de réunions pour examiner les situations les plus critiques vis-à-vis des accueils en établissement. Nous avons aussi commencé à organiser des groupes de travail techniques, entre professionnels, pour avancer sur les procédures. Un colloque, à destination des professionnels, sera organisé le 15 novembre prochain ; nous y avons invité Madame Desaulle, chargée d’accompagner le projet dans les territoires pionniers. Lors du lancement officiel de la démarche. 07 Une action de formation d’une quarantaine de professionnels de tous horizons (associations, État, MDPH…) est programmée. Enfin des changements ont déjà commencé au sein des établissements qui font de gros efforts pour accueillir plus de public. » Que diriez-vous pour conclure ? « Je remercie les associations pour l’excellent travail accompli depuis des années. C’est une évolution qui ne le remet absolument pas en cause. Cette démarche est complémentaire, elle constitue un changement d’état d’esprit de tous les intervenants dans la prise en charge des personnes handicapées. Nous devrons, à l’avenir, nous soucier collectivement des situations les plus complexes et faire en sorte de toujours trouver des solutions. Les premiers échanges sont encourageants car ils ont déjà permis de trouver beaucoup de réponses. Cette évolution n’est pas simple mais, avec nos partenaires, nous Un exemple de très beau parcours À 16 ans, Mathieu* sort vainqueur d’un parcours très difficile. Il est dysexécutif cognitif sévère, et sait très peu lire et écrire. La maman  : « J’ai vu très vite qu’il avait des difficultés tout en étant très intelligent. Mathieu a été maltraité à l’école et dégoûté d’apprendre. Heureusement une psychologue scolaire a enclenché le diagnostic. Une autre institutrice lui a redonné l’envie et la MDPH nous a proposé l’ITEP de Champtercier. » Mathieu  : « Au début ça a été dur, je pensais que j’allais être coupé de l’extérieur. Mais au fil des années (5 ans) je me suis rendu compte que j’apprenais des choses. J’ai eu des bons éducateurs et une super neuropsy, qui m’ont aidé à grimper la pente. Ma mère était là aussi, j’ai eu de la chance. Mon éducatrice m’a ensuite proposé d’aller progressivement à la SEGPA, au collège Gassendi. On m’a tout de suite collé une étiquette  : différent, bizarre. Il m’a fallu beaucoup de force de caractère. Mais l’équipe enseignante était très bien et, cette année, je suis 1er de ma classe. À la rentrée j’intègre une seconde normale en métallerieserrurerie en lycée professionnelle, mon projet est de devenir scaphandrier-soudeur. Le plus beau dans mon parcours c’est d’avoir croisé des gens avec un gros cœur. » La maman  : « Nous avons demandé une aide pour un ordinateur vocal à la MDPH, avant il avait un dictaphone branché sur l’ordinateur du professeur. L’ITEP a sauvé mon fils. C’est une équipe humaine, très à l’écoute de la détresse des parents. » sommes sur la bonne voie. » * le prénom a été changé



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