Histoires d’archives Les Archives départementales racontent... Avoir 20 ans et combattre Maxime Barbe Jeunes soldats bas-alpins dans la Grande Guerre Il y mourait des suites de ses blessures, a presque 100 ans, près de Rancourt, dans la Somme, le 3 octobre 1916, Gaston Fréjus, soldat de la classe 1916. Bien que né à Esparron-de-Verdon, c’est à Saint- Martin-de-Brôme qu’il vit lors de l’appel de sa classe, et y exerce la profession de cordonnier. Selon la formule d’usage dans l’administration militaire, il est rayé des contrôles le 30 octobre 1916. Fréjus combattait au sein de la 2 e compagnie du 24 e bataillon de chasseurs à pied. Coiffeur avant la guerre à Saint-Martin-de- Brôme, son compatriote Erment Dépieds eut plus de chance. Soldat de la classe 1913, incorporé le 27 novembre 1913 au 23 e bataillon de chasseurs à pied, il sert donc lorsque la guerre est déclarée. Son unité est très vite engagée et il est signalé « disparu » après le désastre de Dieuze, le 20 août 1914. 18 Erment Depieds En fait, il est fait prisonnier et reste en captivité jusqu’à sa libération, en décembre 1918, mais c’est seulement le 1er septembre 1919 qui est démobilisé. L’année 1916 est marquée par l’engagement des hommes de la classe 1917, à l’âge de 19 ans. Il en est ainsi de Maxime Barbe, originaire de l’Escale. Au front, il combat lui aussi dans des unités de chasseurs, le 12 e bataillon d’abord puis le 27 e lorsque, stationné dans un poste avancé quelque part en Alsace, il reçoit des éclats de grenade. Souffrant de blessures multiples, au visage, à la main droite et à la cuisse gauche, il subit une énucléation de l’œil droit. C’est un homme décoré de la Médaille militaire et de la croix de guerre mais infirme qui rentre dans ses foyers en 1918. Parmi leurs points communs, celui d’avoir servi dans l’infanterie, dans des bataillons de chasseurs, l’arme où les chances de survie furent les plus minces ! À l’occasion des journées européennes du patrimoine : Les Archives départementales inaugurent leur nouvelle exposition sur la Grande Guerre, 16-17, les années de crise, le temps des doutes. Vendredi 16 septembre à 17h30 dans leurs locaux. |