Histoires d’archives Les Archives départementales racontent… Aux Thermes de Digne Base de données Les Archives ont mis en ligne une base de données des 10 198 anciens combattants des guerres de 1864 à 1933 Rendez-vous radiophonique Retrouvez les « histoires » des Archives départementales, en direct, le 2 e jeudi du mois, de 17h à 18h, sur Radio fréquence Mistral. Une histoire de princesse (1807) E n 1807, le préfet Duval, autorise des travaux aux bains de Digne. La raison ? « Disposer d’une manière convenable au logement de son Altesse impériale la princesse Pauline, duchesse de Guastalla » : autrement dit la sœur de Napoléon, alors l’une des plus belles femmes de son temps, immortalisée dans le marbre par le sculpteur Canova en Vénus Vitrix. Épouse du prince Borghèse depuis 1803, duchesse de Guastalla depuis que Napoléon est roi d’Italie en 1806, la princesse obtint l’autorisation de son frère de résider en Provence afin de prendre les eaux et se rendit à Gréoux-les-Bains durant l’année 1807. Mais dès avril 1807, Digne se prépare de son côté à la recevoir et les travaux sont diligentés 18 dans le but d’héberger aux Thermes la princesse impériale avec tous les égards dus à son rang. L’ingénieur en chef du département prévoit l’agencement de quatre salles au rez-dechaussée : la chambre destinée à la princesse Borghèse, une salle de bain, la chambre du médecin, une pièce destinée à la pharmacie. L’ingénieur envisage la construction de « trois tuyaux de conduite afin d’amener les trois sources minérales ayant un degré différent de chaleur dans la salle de bains de son altesse où doit être disposée la douche ». Il prescrit aussi l’élargissement de la grotte dite du « Bain de l’étuve ». Tout est repris : les sols, les murs, les plafonds, les ouvertures, ainsi que la distribution des pièces et les accès… Des artisans dignois posent des planchers, peignent les murs « en détrempe avec colle de peau », changent les huisseries, réparent les cheminées, fabriquent des meubles… Dans la chambre impériale, ils posent un parquet en bois de noyer, « avec compartiment de fougère ou chevron brisé », alors que le sapin est réservé aux deux appartements adjacents, ceux de la femme de chambre et de la garde. Certains aménagements sont luxueux : une porte d’entrée de l’appartement de la princesse couverte de sept mètres de drap vert, plus « vingt mètres de galon et 1000 clous à tête ronde dorée », de grands carreaux de verre de Bohème posés sur les fenêtres ouvrant sur le torrent, une salle de bain au décor en marbre. Au total, les travaux représentèrent un coût de 3200 francs, une jolie somme à l’époque. Le 1er juillet eut lieu la réception des travaux. Quant à la princesse, elle ne vint jamais ! |