Histoires d’archives Les Archives départementales racontent… La répression allemande Un exemple de résistance au gouvernement de Vichy, graffiti sur la porte de l’hôtel de la Haute-Provence à Mallemoisson, pour la IIIe République et contre la Légion des combattants français (février 1943). Une triste fin (mai 1944-avril 1961) C ette histoire trouve son épilogue en 1961. Elle débute le 23 mai 1944, sur la route de Courbons, lorsqu’un jeune FTPF de 19 ans, André Menc, demeurant avec sa famille au Chaffaut, fait face avec deux camarades à une patrouille allemande. Une fusillade s’ensuit : un jeune est tué, les deux autres ne peuvent s’échapper. Dès le lendemain, le père d’André Menc, distillateur de profession, apprend par la gendarmerie le transfert de son fils à Digne. Il se rend immédiatement au siège de la Gestapo dignoise, villa Marie-Louise, avec le maire de sa commune, Léon du Chaffaut, où ils sont reçus par Wolfram, le chef en personne. Le gestapiste « rassure » un père très inquiet car, bien que son fils ait été trouvé porteur d’un revolver et de munitions de deux calibres, il lui déclare qu’« il ne le fusillerait pas mais qu’il l’envoyait en Allemagne ». Menc est déporté dans un camp de travail en Allemagne le 30 juin 1944 en même temps qu’un marchand de vin dignois, arrêté le 31 mai à Barras. Ce dernier racontera que, devant l’avancée 18 russe, ils ont fui sous la contrainte allemande. Mais si ce témoin échappera à la mort, l’histoire du jeune homme, malade et incapable de marcher, s’achève dans un village haut-silésien. La fin de l’histoire est connue grâce au témoignage de Marta, une Polonaise déportée du travail dans ce village. En 1956, elle adresse de Pologne deux courriers à la famille au Chaffaut mais elle n’est pas sûre que ses lettres parviendront à leurs destinataires car, écrit-elle, « la Gestapo avait pris tous les papiers et moi j’ai pris seulement ce petit carton, avec le tampon de France ». Ce carton porte l’identité du jeune homme. Marta évoque les circonstances de la mort de leur fils : « Je l’ai trouvé derrière la grange, couché par terre, dans la neige… Je m’approchais de lui et en langue allemande, je lui ai demandé : « Pourquoi êtes-vous couché là monsieur ? ». Il m’a répondu qu’il était malade et ne pouvait marcher plus loin. Je l’ai pris et apporté à la maison et fait coucher dans mon lit et je suis reparti travailler. Près de lui, j’ai laissé mon plus petit frère de 12 ans ». Elle le soigne durant quelques jours et réussit à faire venir un médecin, mais un dimanche de janvier 1945, à 9 heures, le jeune homme succombe à une congestion pulmonaire. Le 27 avril 1961, il reçut, à titre posthume, la carte de combattant volontaire de la Résistance. Afin de célébrer la fin de la deuxième guerre mondiale, les Archives départementales mettent en ligne le 8 mai 2016 le film de la libération de Digne, en août 1944, sur leur site Internet www.archives04.fr. Ce film a été tourné par M. Comte, l’exploitant de l’hôtel Mistre à Digne |