Histoires d’archives Les Archives départementales racontent… Hiver 1944 et printemps 1945 L’attaque du fort de Roche-sur-Croix, 22 avril 1945 La deuxième bataille des Alpes et les combats de l’Ubayette Officiellement, la libération du département des Basses-Alpes est fixée en août 1944. Or, jusqu’au 26 avril 1945, Allemands et Italiens occupent encore des forts de l’Ubayette, verrouillant ainsi l’accès en Italie par le col de Larche, donnant lieu à des combats durant l’hiver 1944 et le printemps 1945. Ces combats dans le département demeurent un épisode méconnu. Pourtant, des troupes coloniales renforcées d’éléments FFI issus de la Résistance ont combattu à partir de novembre 1944. Formée d’une unité FFI créée dans la Loire, la 6 e compagnie du 2 e bataillon du 99 e régiment d’infanterie alpine s’installe, en novembre 1944, dans le fort de Tournoux. Alors que, durant l’hiver, la 1 re armée US subit l’assaut allemand dans les Ardennes, qu’en Alsace, la 1 re armée française et le 21 e corps US combattent durement dans la poche de Colmar, le secteur reste assez calme sur la frontière alpine. Il est marqué par quelques attaques ponctuelles, de part et d’autre, mais surtout par des coups de main et des escarmouches lors de patrouilles et de reconnaissances. Les combattants sont mal nourris, mal logés et souffrent d’un froid intense, avec des températures descendant jusqu’à moins 30°. La ration journalière de combat en décembre Les Archives départementales présentent une exposition sur la deuxième bataille des Alpes et les combats de l’Ubayette en 1944-1945 dans leurs locaux jusqu’au 31 août 2015. Des dessins et des aquarelles de Maurice Passemard, qui a participé aux combats dans les Basses-Alpes sont proposés au public à côté des panneaux historiques, des équipements, des armes et des uniformes réunis par l’association « Secteur Fortifié du Dauphiné ». 18 est très mince : deux louches de purée, deux cuillères à soupe de hachis américain, une part de crème de gruyère (sans matière grasse !) , une boule de pain pour quatre, un quart d’eau. L’hiver, la vie militaire est rythmée par les gardes selon un cycle de quatre heures en poste, puis deux heures de repos. Alors, les soldats lisent, font leur courrier, mangent et dorment sur un lit formé d’une porte de 70 cm de large posée sur des briques, avec leur sac comme oreiller. En mars 1945, tout change : l’armée des Alpes passe à l’offensive. Le 22 avril, la 6 e compagnie a pour objectif le fort de Roche-la-Croix. L’attaque est menée conjointement avec le 159 e régiment d’infanterie alpine et le 9 e régiment de dragons. C’est un succès. Le lendemain, c’est autour des forts de Saint-Ours de tomber. Le 26 avril, les chasseurs alpins du 24 e bataillon occupent le col de Larche déserté par les Allemands. Dès lors le département est entièrement libéré mais la lutte continue en Italie. Au total, l’armée des Alpes compta 1 500 tués, disparus ou blessés. Patrouille fin décembre 1944 Illustrations : Maurice Passemard |