Arrêté le 16 juillet 1944 à Oraison par la Gestapo, lors d'une réunion du CDL (Comité Départemental de Libération), François Cuzin est « exécuté », avec 27 autres résistants, le 18 juillet à Signes, dans le Var. Il avait 30 ans. Baignant dès son plus jeune âge dans un milieu intellectuel, Cuzin est reçu premier 7>... t ! J'tv. J{./ ; >'J au concours d'entrée l ! ",r de l'École normale supérieure en 1936. Très actif en politique avec les socialistes, il se rapproche des communistes suite à la guerre d'Espagne puis s'en éloigne, après la signature, en août 1939, du pacte de non-agression germano-soviétique. Souffrant d'une tuberculose rénale, il n'est pas mobilisé contre l'Allemagne en 1939. En 1940, il participe à la manifestation parisienne du 11-Novembre puis s'engage dans la Résistance, notamment à Toulon, où il réside chez ses parents à cause de sa maladie. Le 1" octobre 1943, il est nommé professeur de philosophie au lycée Gassendi et devient chef dans les Basses-Alpes de Franc-Tireur et membre de la direction départementale des MUR (Mouvements Unis, de Résistance) et de l'AS (Armée Secrète). " Etienne, - c'est son pseudonyme - est chargé des liaisons. En 1944, l'inspecteur d'Académie relève que Cuzin est « un jeune professeur dont l'enseignement est intéressant et stimule lard flexion des élèveS ». Mais il est souvent absent : depuis le 6 juin, il a pris un congé, d'abord pour « convenances personnelles » puis pour « raisons mé- J J 1 ACA.IQIJI tr.ux - -. dicales, ! Sa vie bascule le 16juillet. En 1971, son nom est donné à une salle de philosophie de l'Université de Paris 1. À la suite, le philosophe Vladimir Jankélévitch et le scientifique Louis Genevois souhaitent retracer l'itinéraire de Cuzin. Louis Genevois écrit au colonel Jean Vial le 2 aoOt 1971 afin de replacer Cuzin « au milieu de ses amis et camarades de maquis, en particulier tous ceux qui partagèrent sa fin tragique... ». Jean Vial lui répond : « Je dois vous dire toutefois que lorsqu'à Aix je le revis pour la troisième fois, en juin 1944, son optimisme semblait l'avoir un peu abandonné, il était plut6t anxieux et il me fit part de certaines appréhensions qui l'assaillaient... Il me souvient d'avoir encouragé François Cuzin de mon mieux et, quand je le quittai, devant la Grande Fontaine, alors qu'il était vétu de chaussures, de bas et d'un pantalon de ski, surchargé d'un énorme sac tyrolien qui couvrait à peine ses larges épaules, en le regardant s'éloigner, j'eus le sentiment que jamais je ne pourrais faire vraiment la connaissance de ce prestigieux compagnon et c'est en effet la dernière vision que j'ai eue de lui "