6 budget A l’occasion du vote du budget, Nicolas Fricoteaux, Président du Conseil départemental, s’exprime sur la situation financière du Département et son combat pour faire entendre la voix des territoires ruraux. L’enjeu est capital : donner aux Départements les moyens de poursuivre leurs missions de service public. Le saviez-vous Chef de file des solidarités humaines, le Conseil départemental de l’Aisne consacre 364 M € aux dépenses sociales (soit 71,55% de ses dépenses de fonctionnement). « L’action sociale est la compétence première du Département et elle ne se résume pas au RSA ! Il s’agit aussi de l’enfance et de la famille, avec un budget de 70 M € , mais aussi des allocations pour l’autonomie des personnes âgées et pour les personnes en situation de handicap, l’APA et la PCH, qui représentent des volumes importants » rappelle le Président Fricoteaux. #Aisnemag n°220 printemps 2018 « 2O18 : année charnière » u AISNE’mag : Comment qualifieriezvous le budget 2018 ? Nicolas Fricoteaux : Extrêmement contraint mais nous préservons l’essentiel des politiques de solidarités humaines et territoriales menées par le Conseil départemental. L’investissement est conforme à nos capacités. En cours d’année, nous espérons financer d’autres opérations. Tout dépendra des décisions du gouvernement concernant la prise en charge des allocations de solidarité, des mineurs étrangers non accompagnés et une meilleure redistribution des ressources entre les Départements. u AISNE’mag : La question revient souvent chez nos lecteurs : à quoi servent nos impôts ? N. F. : Ils financent des services à la population. Le Département perçoit l’impôt sur le foncier bâti, qui n’a pas augmenté depuis 2010 (156 M € ) ; les dotations de l’Etat, notre ressource principale ; enfin, les droits de mutation à titre onéreux (DMTO). Cette taxe sur les transactions immobilières représente 42,5 M € en prévision pour 2018, soit 33 M € de moins que la moyenne nationale si on calcule par habitant ! C’est une recette très inégale en fonction des Départements. u AISNE’mag : Comment sortir de cette situation ? N. F. : Nous subissons la double peine : plus un Département est pauvre, plus il a de dépenses sociales, donc besoin de ressources. L’Aisne a une fiscalité élevée car nos DMTO sont bas du fait de notre faible attractivité compte tenu de l’absence de métropole. Au sein de l’ADF (Assemblée des Départements de France), plusieurs Présidents, toutes sensibilités politiques confondues, dénoncent cette iniquité |