histoire Etreux Plomion Tavaux-et- Ponséricourt Il y a 70 ans, 3 mois après le Débarquement allié, l’Aisne était libérée. Au nord du département cette victoire fut toutefois entachée par des événements tragiques. A Tavaux, Plomion et Etreux, les maisons sont incendiées, des civils sont violentés et exécutés. Cet été, une exposition commémorative est présentée en l’église de Pontséricourt, futur mémorial des villages martyrs de l’Aisne. "Un été de sang Quelques heures avant la Libération, la colère des Allemands s’est abattue sur Tavaux, Plomion et Etreux. Le Monument de Plomion. Suite au Débarquement, les Alliés ont progressé en vue de repousser les Allemands vers la Belgique. Pour les soutenir, les FFI donnèrent l’ordre aux Résistants de freiner les Allemands. Dans le nord de l’Aisne, les accrochages furent nombreux et les représailles envers les civils sanglantes. Deux armées américaines ont traversé le département : le VII e corps d’armée du Gal Collins qui a libéré Château-Thierry (27/28 août), Soissons (29 août), Laon (30 août) et Vervins (1er septembre) ; et le V e corps d’armée du Gal Gerow qui a délivré Chauny, Tergnier et Saint-Quentin (2 septembre) puis Bohain (4 septembre). Au nord du département, la Libération eut un goût amer... Trois villages dévastés Le 30 août - alors que Laon est délivrée - des accrochages se produisent entre des SS et des Résistants à Tavaux : ces derniers veulent empêcher les Allemands de dynamiter un pont à Saint-Pierremont. Des échanges de tirs font un mort dans chaque camp. La population craint des représailles. A 14 heures, les SS débarquent en nombre : les maisons sont incendiées, des civils sont arrêtés, d’autres massacrés. Des villageois sont tirés à vue, des enfants et des anciens sont abattus froidement d’une balle dans la tête. Vingt civils, vingt vieillards et enfants ont été massacrés, 86 maisons et fermes ont été détruites. Les Allemands n’ayant pas franchi la Serre, Pontséricourt a été épargné. Le lendemain le village est libéré par 300 Résistants arrivant des alentours. A Plomion, le 31 août, des jeunes villageois tirent sur une colonne allemande déclenchant la fureur des soldats : l’ordre est donné de prendre 20 otages et de brûler le village. 36 maisons sont incendiées et 14 Plomionnais de 16 à 73 ans sont fusillés. D’après les témoignages recueillis, les victimes ont été abattues par groupe de 3 d’une première rafale dans les jambes, puis d’une seconde en plein corps. Les soldats se sont ensuite acharnés sur les malheureux. Les corps sont découverts le lendemain. Le village meurtri dresse une chapelle ardente dans l’école pour pleurer ses victimes. Par la suite, un imposant monument sera érigé en mémoire des fusillés. Chaque année, les habitants s’y réunissent pour se souvenir. A Etreux, le 1er septembre, des Résistants attaquent des camions allemands, route de La Neuville-les- Dorengt. Le 2 septembre les accrochages se multiplient et un chauffeur allemand est tué. Les forces 30 Aisne mag 203 - Juillet/Août 2014 |