NUMEROI Ils font l’Ain Pas facile de faire son beurre ! Marie-Laure, Florian, Samuel ont choisi un métier exigeant qui les passionne : éleveur. Grâce à des produits de qualité et un système coopératif, ils limitent les répercussions de la crise laitière. Mais l’augmentation des charges pose problème. FLORIAN VEYRAT-PEINEY Groupement agricole d’exploitation en commun Veyrat à Saint-Martin-de-Bavel Produit : fromagerie Guilloteau à Belley (Pavé d’Affinois) Nous n’avons aucune vision sur notre avenir aujourd’hui, aucune lisibilité de marché. Nous sommes impactés par la crise du lait sur notre exploitation mais c’est surtout l’augmentation des charges et les dégâts liés à la sécheresse et aux sangliers sur nos maïs et prairies qui plombent notre revenu. Nous aimons notre liberté mais nous sommes les chefs d’entreprise les plus mal rémunérés de France. Nous rêvons de cette agriculture d’après-guerre où tous les produits se vendaient bien ! 4 AINer Le magazine du département de l’Ain - Nov/Déc 2015 - Janv 2016 le Département D. Lacrépinière D. Lacrépinière MARIE-LAURE ECOCHARD Exploitation agricole à résponsabilité limitée du Ronjon à Cormoz Produits : beurre et crème de Bresse AOP à la coopérative de Foissiat Nous ne subissons pas trop la crise laitière grâce à notre Appellation d’origine protégée (AOP) et des produits qui se vendent bien, mais notre situation financière n’est pas tenable : les charges et les échéances de crédit nous écrasent alors qu’il faut être techniquement meilleur chaque jour. On veut bien faire des efforts, comme beaucoup de corps de métier, pour passer un mauvais cap, mais si ça dure, on est mal ! SAMUEL PERTREUX Groupement agricole d’exploitation en commun de la Combe du Val à Vieu-d’Izenave Produit : Comté à la fromagerie de Saint-Martin-du-Fresne Notre coopérative, gérée par les éleveurs eux-mêmes depuis toujours, défend l’intérêt collectif et l’absence d’intermédiaires optimise nos marges. Cet esprit mutualiste est la vraie recette d’une agriculture responsable. Nous valorisons bien notre lait avec le Comté et nous pouvons voir l’avenir avec optimisme car nous n’avons pas mis tous nos œufs dans le même panier. Nous vendons en direct du veau et transformons nos vaches de réforme en steaks hachés bio pour les cantines de trois lycées de l’Ain. D. Lacrépinière |